Confortablement assis dans une salle de cinéma où l’on projette le dernier film à la mode, ou le voir se dérouler chez soi à la télévision, tout cela nous semble bien naturel et l’on ne se demande guère comment on en est arrivé à ce développement technologique. Et même se faire chez soi son cinéma nous semble de la dernière nouveauté. Et pourtant…
Une exposition présentée à Paris, puis à Turin, nous apporte des révélations d’un grand intérêt. Et grâce au catalogue de cette exposition – Laurent Mannoni et Donata Pesenti Campagnoni, Lanterne magique et film peint – 400 ans de cinéma,Avant-propos de Francis Ford Coppola, Éditions de La Martinière, 336 p., 22×28 cm, cartonné – nous pouvons découvrir à loisir et avec plaisir l’univers merveilleux qui a précédé la création du cinéma et a conduit à son invention.
«La lanterne magique est un appareil d’optique. C’est une boîte en bois ou en fer, équipée d’un objectif généralement composé de deux lentilles. Grâce à cet appareil, des plaques de verre peintes à la main peuvent être projetées sur un écran», explique Laurent Mannoni. Car les projections sur écran ont commencé avec un tel appareil apparu aux Pays-Bas en 1659, grâce à l’astronome Christiaan Huygens.
Le principe est simple, puisqu’il suffit de disposer des plaques de verre coloriées devant une lampe et des lentilles pour voir apparaître un agrandissement de l’image sur un écran blanc. Et voilà la lanterne surnommée d’abord «lanterne de peur», car Huygens projetait l’image d’un squelette jouant avec sa tête.
Plaques peintes
Cette lanterne, devenue «magique» quelques années après sa création, est restée d’abord un objet mystérieux dont on cachait le secret de fabrication. Mais l’objet le plus insolite était la plaque de verre sur laquelle un artiste créait un dessin. Celui-ci devait être parfait, car la projection agrandissait les défauts.