L’intimidation: tolérance zéro

Rentrée scolaire

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Publié 24/09/2013 par Hélène Robitaille

On ne se le cachera pas, l’intimidation est un phénomène qui existe depuis très longtemps dans les écoles primaires et secondaires. Cependant, deux événements l’an dernier ont contribué à mettre pleins feux sur l’intimidation: les suicides de Jamie Hubley, âgé de 15 ans, et de Mitchell Wilson, âgé de 11 ans.

Ces deux tragédies, hautement médiatisées, ont poussé le premier ministre d’alors, Dalton McGuinty, à concocter une loi pour lutter contre l’intimidation dans la province.

Depuis l’adoption en 2012 de la Loi pour des écoles tolérantes, les écoles en Ontario sont tenues d’implanter des mesures visant à prévenir l’intimidation, à instaurer des mécanismes plus sévères aux intimidateurs et à créer un climat scolaire qui encourage le respect et la tolérance.

L’intimidation avant après

«Dix ans en arrière, le mot intimidation, ce n’était pas quelque chose qui était très à la mode. Ça existait, mais souvent on n’en tenait pas compte parce qu’on n’était pas au courant et on n’avait pas de mécanismes pour éduquer les élèves par rapport à ce phénomène et intervenir au niveau de l’intimidation», explique Jérôme Pépin, surintendant responsable des Services à l’élève et de l’école sécuritaire au Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS).

De nos jours, les écoles ont l’obligation de faire enquête et d’intervenir dans les cas d’intimidation, et peuvent aller jusqu’à suspendre un élève qui a un comportement réprimandable.

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Des mécanismes sécuritaires

Au CSDCCS, ont mise dorénavant sur la stratégie P.R.I.M.E.: prévenir, réagir, intervenir, monitorage et éducation.

«Dans la prévention, il y a un aspect éducatif qui doit être fait auprès du personnel enseignant et des parents, car ce ne sont pas toutes les actions qui sont des gestes d’intimidation. Par exemple, une bousculade dans la cour, ce n’est pas de l’intimidation», explique M. Pépin.

Afin que les jeunes se sentent en sécurité de dénoncer des gestes d’intimidation, les écoles ont mis en place des mécanismes de rapportage sécuritaires.

«Il y a des écoles qui mettent une boîte avec des petits papiers dans leur classe. L’élève peut écrire «je me fais intimider par un tel», et mettre le petit papier dans la boite. À la fin de la journée, l’enseignant regarde les messages et le comité qui s’occupe de la sécurité et du climat scolaire discute pour voir comment ils peuvent intervenir. C’est un exemple très simple qui fonctionne très bien», dit M. Pépin.

Un phénomène qui s’accentue

Si l’intimidation est un phénomène qui a toujours existé dans les écoles, alors comment se fait-il que nous en parlions autant de nos jours? À cette question, Mr Pépin estime que les médias sociaux ont leur rôle à jouer.

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«Je pense que l’arrivée d’Internet et des médias sociaux a augmenté de façon dramatique l’intimidation», dit M. Pépin. «Quand les médias sociaux sont devenus omniprésents, les jeunes ont tout de suite compris qu’ils pouvaient se cacher derrière un écran pour faire de l’intimidation», dit-il.

Dans les écoles, les gestes de cyberintimidation sont examinés et traités de la même façon que tous les autres incidents d’intimidation, essentiellement parce que la cyberintimidation affecte négativement le climat scolaire.

Les limites de l’acceptable

«Il faut éduquer les jeunes sur ce qui est acceptable et sur ce qui n’est pas acceptable sur les médias sociaux. Un enfant qui reçoit des commentaires dégradants sur son wall sait que ce n’est pas acceptable et que c’est réprimandable.

Dans plusieurs écoles, les enfants ont imprimé des pages Facebook et les ont donnés à la direction pour qu’elle fasse enquête, comme si c’était des événements qui s’étaient produits à l’école», dit M. Pépin.

Bien qu’une panoplie de mécanismes soient mis en place pour contrer l’intimidation, l’éradication de ce phénomène vieux comme le monde représente un défi de taille et requiert du soutien de la part des enseignants, des parents et des élèves afin de guérir cette dure réalité chez les enfants et les adolescents.

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Renseignements

Le site Safe School – Projet bien être à l’école

L’intimidation se définit comme un déséquilibre des pouvoirs avec l’intention de blesser une autre personne et peut se manifester sous plusieurs formes:
• les agressions physiques ou sexuelles
• les menaces
• la contrainte
• l’exclusion
• le rejet
• le commérage
• la circulation de rumeurs et les insultes

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