C’est sous le thème «Internationalisation du droit – internationalisation de la justice» que s’est déroulé les 21 et 22 juin dernier, à Ottawa, le 3e congrès de l’Association des hautes juridictions de cassation des pays ayant en partage l’usage du français.
Cette association comprend cinquante cours judiciaires suprêmes francophones dont la Cour suprême du Canada. Elle a pour objectif de favoriser l’entraide, la solidarité, la coopération, les échanges d’idées et d’expériences entre les institutions judiciaires membres sur les questions relevant de leur compétence ou intéressant leur organisation et leur fonctionnement. Elle veut promouvoir le rôle des hautes juridictions dans la consolidation de l’État de droit, le renforcement de la sécurité juridique, la régulation des décisions judiciaires et l’harmonisation du droit au sein des États membres.
Parmi les sujets abordés au cours du congrès, il y a avait les rapports entre juridictions nationales et les cours internationales d’arbitrage (par Frédéric Bachand, professeur à la Faculté de droit de l’Université McGill), les approches des systèmes de droit international privé et les conventions internationales (par Jean Gabriel Castel, professeur émérite à la Faculté de droit de l’Université York).
Il y avait aussi la force obligatoire du droit international en droit national (par Geneviève Dufour, professeure à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke), l’usage du droit international et des droits nationaux étrangers comme droit comparé (par Catherine Valcke, professeure à la Faculté de droit de l’Université de Toronto) et la coopération dans la formation permanente des juges (par Brian Lennox, directeur général de l’Institut national de la magistrature).
Dans le cadre des travaux préparatoires au congrès, la Cour suprême du Canada a répondu à un questionnaire sur l’internationalisation de la justice. Ce document est très intéressant à lire. Il porte entre autres sur l’autorité des jugements rendus par une juridiction internationale, les moyens par lesquels une décision rendue par une juridiction étrangère peut être rendue exécutoire au Canada et les règles de compétence internationale des tribunaux canadiens.