Voici le second article d’une série de trois sur l’intégration des minorités ethniques dans la communauté franco-ontarienne.
Le besoin d’organisations et d’identité
Plusieurs recherches sociologiques ont tenté d’expliquer les facteurs internes et externes qui poussent un groupe ethnique à s’organiser et à revendiquer son identité ethnique. Certaines l’abordent en tant que conséquence de relations d’inégalités produites et reproduites en raison de la différence de pouvoir entre les groupes, ou comme le résultat d’une construction sociale, à la fois subjective et objective.
Cela peut impliquer un sentiment d’appartenance au groupe où le partage d’une histoire et d’une culture commune peut aider à faire face aux nouvelles conditions d’existence et aux luttes pour la survie de la communauté.
Il est à se demander si l’émergence et la prolifération des organismes des minorités ethniques est une résultante des inégalités de pouvoir entre eux et la communauté franco-ontarienne, ou un simple besoin de s’identifier en tant que groupe pour revendiquer leurs droits et leur place comme une communauté?
Les premières associations ethniques qui se sont identifiées à l’Ontario français sont la Confrérie haïtienne du Canada (1979-80), suivie du Cercle des Égyptiens (1980-81) et de l’Association des Marocains de Toronto (1981-82). Ces dernières ont choisi la ville de Toronto pour établir leur siège social. Elles avaient comme mandat, comme pour de nombreuses autres associations qui sont venues au fil des ans, de défendre les intérêts et les droits de leurs membres, de répondre à leurs besoins et d’enrichir la francophonie ontarienne au niveau local, régional et/ou provincial.