L’Impact poursuit son «apprentissage» en MLS

Alessandro Nesta (en haut à gauche), Bernardo Corradi ou encore Marco Di Vaio: l’Impact de Montréal exploite à fond la filière italienne pour bâtir une équipe compétitive en MLS.

Alors que commence le sprint final vers les séries, le vice-président de l’Impact tire les premières conclusions sur la découverte de la MLS, le nouveau stade Saputo et ce que les partisans peuvent attendre de l’Impact dans les prochains mois.

Alessandro Nesta. Ce nom ne dit peut-être rien aux amateurs de hockey, de baseball ou de football (celui qui se joue à la main), mais les partisans de n’importe quelle équipe de football (celui qui se joue avec les pieds et né en Angleterre) connaissent ce patronyme. Il est synonyme de classe, d’expérience et de titres surtout.

Il a tout gagné

Ce joueur a tout simplement tout gagné, ou presque, de ce qui peut être gagné en foot. Trois championnats d’Italie, deux Ligues des champions, une Coupe du monde et une pelletée de titres tels que Supercoupe d’Europe, un championnat du monde des clubs etc.

Pourquoi s’intéresser à ce joueur? Parce qu’il a signé à Montréal le 5 juillet dernier alors qu’il aurait pu signer en Chine, au Qatar ou n’importe où pour plus d’argent.

À Montréal, il ne fait même pas partie des trois joueurs désignés qui peuvent prétendre à un énorme salaire (comme Beckham à Los Angeles, Henry à New York…) Il vient pour jouer, essayer de faire monter cette équipe qui découvre le très haut niveau nord-américain.

S’il est moins connu ici que les deux joueurs précédemment cités, son départ d’Europe a suscité une vague de critiques de la part de tous les supporters de foot. C’est un peu le dernier plus beau défenseur de la planète qui s’en est allé…

Défaites stupides

Alors, à quoi doit-il s’attendre à Montréal?

L’équipe fait une première saison de montée assez acceptable avec tout de même beaucoup de défaites stupides. Mais c’est le métier qui rentre.

En ce moment l’Impact se trouve à la 7e place alors qu’il faut rentrer dans les cinq premiers pour espérer faire les séries.

C’est encore faisable même si les deux équipes qui précèdent l’Impact ont des matchs en retard et donc des points supplémentaires potentiels à prendre. Il faudrait réussir à enchaîner une série de victoires alors qu’en juillet Montréal gagne perd gagne perd…

«On est quand même contents de la première moitié de la saison même si on ne se considère pas comme une équipe d’expansion en MLS. On tire un bilan positif. Sur le plan sportif, on voulait que notre équipe soit compétitive dès le début pour être en course pour les éliminatoires. On est encore dans la course donc l’objectif est atteint», explique Richard Legendre, VP de l’Impact.

Au moins Montréal est devant Toronto, qui ferme la marche de la conférence Est!

Stade rénové

Alessandro Nesta a atterri à Montréal peu de temps après que l’équipe se soit doté d’un stade rénové pouvant accueillir 20 000 partisans, soit 7000 de plus qu’avant les rénovations.

«C’est plus qu’un agrandissement. C’était un gros défi. On a rajouté un toit, des gradins, des loges. On savait qu’on ne pouvait pas aller en MLS avec 13 000 places. Ça a complètement changé la qualité du produit. On a plus d’ambiance et on a l’impression que c’est plus intime.»

Côté vente d’ailleurs, Alessandro Nesta devrait aider l’Impact à remplir son stade plus souvent. «On a vendu 58 000 billets pour le match d’ouverture de la saison et 60 000 pour celui contre les Galaxy. On est en deuxième position de la ligue en nombre de billets vendus, mais c’est normal avec deux matchs à 58 et 60 000. En ce moment nous sommes plutôt autour de 15 000 par matchs et on aimerait que ce soit à 18 000. Mais on n’est pas inquiets.»

Après le côté gradins, que peut attendre Nesta côté terrain?

Le niveau ne sera pas le même qu’en Europe, ça on peut en être certain. Surtout quand on a pris l’habitude de jouer au Milan AC.

Sens du placement

Limité physiquement à cause de son âge, Nesta ne devrait pas trop souffrir en MLS. Sa vista et son sens du placement devraient suffire. Si Marquez y arrive à New York, Nesta devrait y parvenir facilement à Montréal vu qu’il a un Marquez dans chaque orteil!

Le recrutement de l’Impact ressemble à Italian Job mais ce n’est que provisoire estime Richard Legendre. «On a tissé des liens en Italie, mais là on a rencontré Lyon et on va tisser des liens en France. On veut aussi favoriser le recrutement de joueurs québécois. Là on a Patrice Bernier dont on est très contents. Le public nous dit de continuer à faire connaître nos joueurs.»

L’arrivée de Nesta à l’Impact ressemble à un conte de fées sportif pour les dirigeants. Le défenseur passait ses vacances en Floride et a décidé de venir voir joué son ami Marco Di Vaio à Montréal. «Il a aimé l’ambiance, le club. On lui a fait savoir qu’il nous intéressait et il a signé. Il n’est pas même pas joueur désigné. Il ne vient vraiment pas pour l’argent», se réjouit Richard Legendre.

Une inspiration pour les autres

Les expériences de footballeurs européens en MLS n’ont pas toujours été couronnées de succès, mais pour les défenseurs de l’Impact, côtoyer un tel monstre devrait les faire progresser rapidement, on pense notamment au défenseur québécois Karl W. Ouimette, qui jouait son premier match de MLS contre Houston très récemment.

«Montréal est un pont naturel vers l’Europe. On veut vraiment des joueurs qui sont désireux de venir jouer ici dans une équipe qui débute en MLS», avance le VP.

Toronto dans les bas-fonds du classement, Vancouver en bonne position à l’Ouest, Montréal se doit de faire bonne figure pour – qui sait? – peut-être un jour faire un peu d’ombre au Canadien!