En mars 2003, sous l’égide du Premier ministre Jean Chrétien, le ministre des Affaires intergouvernementales de l’époque Stéphane Dion avait lancé le Plan d’action sur les Langues officielles, un programme étalé sur dix ans destiné à promouvoir l’apprentissage du français à travers le Canada. Un budget colossal de 751 millions $ avait été débloqué à l’époque pour parvenir à faire de la moitié des étudiants canadiens des étudiants bilingues d’ici 2013.
Parmi tous les programmes bénéficiant de la mesure, les programmes d’immersion dans les écoles francophones figuraient parmi ceux qui pourraient enregistrer la plus forte hausse de fréquentation. Après trois ans, force est de constater que la machine peine à démarrer.
Environ 320 000 élèves étaient inscrits dans des programmes d’immersion en 2006, une hausse de 1,4% depuis 2003. Cette très faible augmentation est évidemment synonyme de déception, d’autant plus que les programmes d’immersion de français langue seconde bénéficient d’une bonne réputation auprès de la population anglophone. En Ontario, près de 115 000 élèves suivent l’un de ces programmes d’immersion.
Un chiffre qui, selon Monika Ferenczy, présidente de Canadian Parents for French/Ontario, n’illustre pas l’importance de la demande: «Si les chiffres sont stables, c’est parce que le programme rencontre toujours les mêmes problèmes. En premier lieu, il faut reconnaître que les programmes d’immersion ne sont pas encore accessibles à tous. Il faut du temps pour que les conseils s’adaptent, mais les choses progressent.»
Un constat que la présidente étaye avec des exemples concrets: «Dans la région de London, deux nouveaux sites proposent ces programmes. C’est un début, mais il ne faut pas oublier que quelques centaines voire milliers de parents sont toujours sur une liste d’attente pour que leurs enfants intègrent un programme d’immersion.»