L’humoriste québécois Boucar Diouf pour une première à Toronto

«Je suis devenu humoriste par hasard»

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Publié 16/03/2010 par Annik Chalifour

Le Collège Boréal a 15 ans cette année. Pour célébrer cet anniversaire dans la Ville-Reine, le campus torontois a invité Boucar Diouf, humoriste québécois d’origine sénégalaise, à venir rencontrer les étudiants et membres du personnel. L’événement s’est déroulé à l’école secondaire Mgr-de-Charbonnel du Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud, mercredi 10 mars. Les élèves de la 9e à la 12e année étaient également conviés à assister au spectacle.

Boucar Diouf se montre tel qu’on le connaît surtout au Québec, l’air décontracté, la verve facile, toujours prêt à improviser au gré de l’humeur de son public.

L’humour imagé de Boucar captive surtout parce qu’on en tire des leçons de vie.

L’humoriste fait souvent référence aux proverbes de son grand-père dont la sagesse des propos devient une source d’inspiration pour l’artiste.

On reconnaît l’homme qui vient du pays de l’arbre à palabres. «Une société, c’est comme un baobab: son tronc représente la vieillesse, les bourgeons sur ses branches illustrent la jeunesse, promesse de l’avenir. La sève qui les unit garantit la survie d’une culture», clame-t-il.

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Boucar parle aisément: il possède le sens du théâtre. On perçoit bien qu’il est issu d’une culture axée sur la tradition orale. Sa maîtrise de la communication verbale est indissociable de sa personnalité peu banale.

S’armer pour l’avenir

Ses échanges se transforment facilement en une série de petites histoires pertinentes, qui font le lien entre le Québec, le Sénégal, le choc culturel, la diversité, l’importance du français, de parler plusieurs langues et l’éducation.

«Mon père, cultivateur de champs d’arachides, disait: nous sommes les illettrés, des aveugles modernes. Il nous a tous encouragés à faire des études post-secondaires. Nous étions neuf enfants, sept sont allés à l’université. L’éducation est sacrée pour s’armer pour l’avenir», affirme Diouf.

Par la même occasion, Diane Dubois, vice-présidente à l’enseignement du Collège Boréal, a annoncé que «le Collège accordera une bourse d’études de 500 $ à tous les élèves du secondaire qui se seront inscrits et seront admis à l’un des campus avant le 10 avril prochain».

Quelle idée judicieuse de la part de Boréal d’intégrer des élèves du secondaire aux célébrations du 15e anniversaire de l’institution!

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Le Collège Boréal aspire à attirer davantage de jeunes francophones de l’Ontario vers ses programmes d’études post-secondaires à Toronto et ailleurs, selon Bululu Kabatakaka, directeur du campus torontois et de l’intégration.

Boucar lance un défi aux élèves de se rappeler le nom de 
M. Kabatakaka. «Les noms africains témoignent tous d’une longue histoire familiale», dit-il en souriant.

Homme d’humour et de science

Boucar Diouf a quitté le Sénégal en 1991 pour s’installer à Rimouski, dans la région du bas du fleuve Saint-Laurent au Québec profond, afin d’y poursuivre des études de doctorat en biochimie.

Passionné de science et d’océanographie, il a enseigné à l’Université du Québec à Rimouski jusqu’à récemment.

«Je suis devenu humoriste par hasard. Mais il n’y a pas que l’humour dans ma vie», précise Boucar. Depuis quelques années, son temps est partagé entre ses spectacles, la co-animation de l’émission télévisée estivaleDes kiwis et des hommes produite au marché public Jean-Talon de Montréal et l’écriture. Cet automne, Diouf planifie de publier un autre ouvrage à caractère scientifique.

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Boucar, sa conjointe Caroline et leur fils Anthony de deux ans, se sont établis à Longueuil, près de Montréal.

Diouf se perçoit comme un Québécois d’origine sénégalaise. «On ne perd jamais son identité qui peut se multiplier. La diversité crée la richesse. C’est comme parler plusieurs langues, on voit la vie avec trois yeux», selon l’humoriste.

Bien que Boucar Diouf offre principalement ses spectacles au Québec, il a donné quelques représentations en Ontario français, à Sudbury et à Hearst.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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