L’homme invisible au TfT: entre drame et humour

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Publié 25/03/2008 par Aline Noguès

L’homme invisible de Patrice Desbiens sera sur scène au Théâtre français de Toronto (TfT) du 26 mars au 6 avril. Cette pièce, mise en scène par Robert Bellefeuille et Esther Beauchemin et jouée par Robert Marinier et Roch Castonguay saura sûrement toucher un public attentif puisqu’il met le doigt sur la question brûlante de l’identité franco-ontarienne.

Bilingue de naissance, devenu orphelin, l’homme invisible quitte Timmins, sa ville natale, en parfait dépossédé. Il erre, de Toronto à Québec, dans les deux langues qui fondent son identité, le français et l’anglais. Mais, perdu dans l’anglophonie torontoise et la francophonie québécoise, il peine à trouver sa place, devenant ainsi cet «homme invisible».

Ce texte n’étant pas à l’origine écrit pour être joué a nécessité d’ingénieux ajustements de la part des metteurs en scène, comme l’explique Esther Beauchemin. «Le texte a été retravaillé. Nous n’avons ni coupé ni ajouté mais nous avons morcelé et brassé les textes anglais et français pour créer un fil narratif qui ménage aussi quelques surprises au spectateur. On a également joué avec les sonorités et les répétitions.»

Au risque d’égarer le public? Pas du tout, s’exclame la metteure en scène: «Nous avons veillé à ce que cela reste compréhensible pour le public. Le but du jeu étant de faire ressortir le dédoublement de l’homme invisible.»

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Autre particularité de la mise en scène: deux acteurs se partagent le rôle de l’homme invisible, l’un faisant davantage ressortir son côté francophone et l’autre son côté anglophone. Ces deux acteurs sont également accompagnés du musicien Daniel Boivin dont la musique commente, ponctue, contredit le texte. «Cet environnement sonore et le jeu des éclairages s’aditionnent pour évoquer le déroulement du temps», ajoute Esther Beauchemin.

Le théâtre français qualifie cette pièce de théâtre de «drame poético-humoristique», un genre indéfinissable qui semble convenir à cette oeuvre originale. Le drame réside dans la douloureuse quête identitaire du narrateur-auteur, ce qui n’empêche pas l’humour d’être parfois présent: «Dans le contexte des années 1980, un contexte de bouillonnement identitaire au Québec, le narrateur rencontre divers personnages qu’il présente de manière très ironique, ce qui crée des passages assez drôles. Ce mélange des tons rend aussi cette oeuvre très difficile à qualifier. Qu’est-ce que cet objet-là?»

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