L’homme invisible de Patrice Desbiens sera sur scène au Théâtre français de Toronto (TfT) du 26 mars au 6 avril. Cette pièce, mise en scène par Robert Bellefeuille et Esther Beauchemin et jouée par Robert Marinier et Roch Castonguay saura sûrement toucher un public attentif puisqu’il met le doigt sur la question brûlante de l’identité franco-ontarienne.
Bilingue de naissance, devenu orphelin, l’homme invisible quitte Timmins, sa ville natale, en parfait dépossédé. Il erre, de Toronto à Québec, dans les deux langues qui fondent son identité, le français et l’anglais. Mais, perdu dans l’anglophonie torontoise et la francophonie québécoise, il peine à trouver sa place, devenant ainsi cet «homme invisible».
Ce texte n’étant pas à l’origine écrit pour être joué a nécessité d’ingénieux ajustements de la part des metteurs en scène, comme l’explique Esther Beauchemin. «Le texte a été retravaillé. Nous n’avons ni coupé ni ajouté mais nous avons morcelé et brassé les textes anglais et français pour créer un fil narratif qui ménage aussi quelques surprises au spectateur. On a également joué avec les sonorités et les répétitions.»
Au risque d’égarer le public? Pas du tout, s’exclame la metteure en scène: «Nous avons veillé à ce que cela reste compréhensible pour le public. Le but du jeu étant de faire ressortir le dédoublement de l’homme invisible.»