Il y a 530 ans, le 6 avril 1483, naissait dans le petit village d’Urbino, en Italie centrale, Raffaello Santi ou Sanzio, dit Raphaël, qui allait devenir ce peintre et architecte italien dont le grand poète allemand Johann Wolfgang von Goethe dirait un jour: «Il a réussi ce que les autres rêvaient de faire.»
Une carrière fulgurante
Urbino est bel et bien une ville d’art, «la lumière d’Italie», comme on la qualifiera, grâce au duc qui la gouverne. Certes, le père de Raphaël est lui-même un artiste peintre, qui dirigeait des élèves sur «la voie de l’excellence». Mais très vite, formé dès 12 ans par le grand maître de la Renaissance, le Pérugin (1448-1523), Raphaël se démarque.
À 17 ans, il maîtrise déjà l’art de peindre, si bien qu’il n’est plus considéré comme un apprenti. Il obtient le titre de «magisterio» après sa réalisation du Couronnement du bienheureux Nicolas de Tolentino, pour une église de Città di Castello en Ombrie. Il a le droit d’avoir un atelier et des élèves. En 1504 encore, il produit son premier chef-d’œuvre, Le Mariage de la Vierge, pour une autre église de la même ville.
Florence
Raphaël gagne alors Florence, il a 21 ans. Deux grands maîtres règnent dans la ville des arts, Michel Ange, dont sa statue de David s’impose devant le Palazzo della Signoria (Palais de la Seigneurie, actuel Palazzo Vecchio), et Leonard de Vinci qui travaille là depuis un an à la Bataille d’Anghiari, dans le Palazzo Vecchio, une fresque disparue, mais peut-être cachée et préservée derrière une autre fresque de Vasari, chargé de redécorer en 1550 la salle du Grand Conseil (appelée aujourd’hui Salle des Cinq-Cents).
Cette étape est importante pour Raphaël. Il découvre, par comparaison avec les travaux de ces maîtres, que les figurations du Pérugin, pour artistiques qu’elles soient, sont figées et répétitives. Avec Leonard ou Michel Ange, les postures du corps, les mimiques, les expressions du visage ne sont plus systématiques, mais traduisent des sentiments.