L’Extraordinaire Voyage du Fakir: l’épopée d’un jeune Indien qui fait rire et réfléchir

Identité, persévérance, immigration, le tout mixé avec humour: Ken Scott, le réalisateur québécois de La Grande Séduction, signe un nouveau long-métrage haut en couleurs: L’Extraordinaire Voyage du Fakir. Le film en anglais sort à Toronto et dans d’autres villes canadiennes ce vendredi 21 juin.

«Je veux que les gens sortent du cinéma avec le sourire»

 

Le film retrace l’histoire d’Aja, Indien originaire de Mumbai, qui n’a jamais connu son père. Persuadé que ce dernier vit en France, le jeune homme s’embarque dans un périple aux nombreux rebondissements.

Ken Scott s’est inspiré du roman à succès de Romain Pouertolas: L’extraordinaire voyage du fakir coincé dans une armoire Ikéa, pour dépeindre ce personnage un peu naïf, à qui tout arrive, à la manière de Tom Hanks dans Forrest Gump.

L’argent fait le bonheur?

Aja, le personnage principal, représente un exemple de persévérance et d’humilité. Il grandit en Inde, auprès d’une mère très pauvre, et l’idée de devenir riche guide ses pas tout au long du film.

«Au départ, Aja pense que le bonheur est lié à l’argent, mais sa perspective va vite évoluer, et c’est ce cheminement que je voulais filmer», explique Ken Scott en entrevue à L’Express.

Empathie pour l’immigration

Filmer des thèmes de société fondamentaux, sans tomber dans le cynisme, importait beaucoup au réalisateur. «J’avais envie que les gens rient, j’aime les divertir, mais aussi qu’ils aient quelque chose à discuter en sortant du cinéma.»

Le genre de prédilection de Ken Scott reste la comédie. Il trouve que c’est une excellente façon de faire réfléchir et de changer les mentalités. «C’est un genre universel, et inter-générationnel», s’enthousiame-t-il.

Il ajoute que l’immigration est un des grands thèmes abordés.  «Je ne voulais pas parler de l’immigration de manière politique. Je souhaitais révéler les réfugiés de manière positive. Je ne veux pas dire aux gens ce qu’ils doivent penser de l’immigration, mais plutôt les inviter à avoir de l’empathie», dit t-il encore, en invitant son public à considérer les migrants comme «une autre version d’eux-mêmes».

À la croisée des genres et des cultures

Cette fabuleuse odyssée oscille entre divers genres cinématographiques: la comédie, la comédie musicale et le road movie, puisque Aja va partir de Mumbai pour traverser divers autres pays européens. Ken Scott, de cette façon, parvient à mélanger les influences culturelles.

Il s’assure ainsi que le personnage principal soit impacté par les différentes cultures auxquelles il est confronté. «Pour les scènes à Mumbai, j’ai voulu représenter au mieux la culture indienne, ses couleurs vibrantes, son énergie, je veux que le spectateur sente les épices!»

Lorsque les pérégrinations d’Aja le mènent au Royaume-Uni, humour british caractéristique, en hommage à Monty Python, se glissent dans l’intrigue. «Dépeindre la mixité m’a guidé tout au long du film», conclut le réalisateur.

Production internationale

Gérard Jugnot, Bérénice Bejo, Ben Miller se sont prêtés au jeu de la comédie et accompagnent Dhanush à l’écran, l’acteur indien qui joue le rôle principal.

Déjà réalisateur de 30 long-métrages, il est très populaire dans son pays. «J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec ce casting international. Les acteurs sont parvenus à représenter leurs cultures propres avec brio», raconte Ken Scott.

À l’affiche dans différentes salles Cineplex de Toronto (Yonge-Dundas et Winston Churchill notamment), ainsi qu’à Montréal, Vancouver, Edmonton, Winnipeg.