Au lendemain de la ratification de la nomination d’un vérificateur général unilingue, Michael Ferguson, par la Chambre des communes et le Sénat, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada a déposé, vendredi, une plainte auprès du commissaire aux langues officielles.
Le commissaire Graham Fraser avait déjà annoncé son intention d’enquêter sur cette nomination. En se joignant à la liste grandissante des plaignants, la FCFA veut «l’encourager à intervenir de façon particulièrement musclée dans cette affaire».
«En choisissant le nouveau vérificateur général, on a passé outre à un des critères d’embauche pourtant clairement indiqué dans l’avis de poste vacant. Comment, alors, pourra-t-on prendre au sérieux à l’avenir tout avis de poste vacant ou offre d’emploi du gouvernement du Canada précisant que la maîtrise des deux langues officielles est essentielle?», se demande la présidente de la FCFA, Marie-France Kenny.
Suggestion plutôt qu’obligation
Dans sa plainte, la FCFA indique qu’en traitant ce critère de maîtrise des deux langues officielles comme une suggestion plutôt qu’une obligation, et en affirmant par la suite que le candidat a été choisi en fonction du mérite, les institutions chargées de sélectionner le nouveau vérificateur général ont contrevenu à leur obligation, sous la partie VII de la Loi sur les langues officielles, de prendre des mesures positives pour promouvoir la pleine reconnaissance et l’usage du français et de l’anglais dans la société canadienne.
«Quel effet cette décision aura-t-elle sur la perception qu’ont les Canadiens et les Canadiennes des avantages du bilinguisme et, par contrecoup, de l’égalité des deux langues officielles? Pour les Canadiens et les Canadiennes qui ont fait des efforts pour acquérir cette maîtrise des deux langues officielles, le message est dévalorisant», souligne Mme Kenny.