La Commission européenne, l’une des multiples instances dirigeantes de l’Union européenne (UE), a estimé le mois dernier dans un rapport de sa responsable de la Justice, Viviane Reding, que «les conditions ne sont pas encore réunies» pour instaurer une législation qui pénaliserait le négationnisme des crimes communistes, comme c’est le cas pour les crimes nazis. Mais la question reste à l’étude.
L’UE étant ce qu’elle est – un assemblage encore en construction de 27 pays aux cultures très différentes, dont 17 seulement ont adopté l’euro et où les citoyens de certains membres (Roumains, Polonais) y circulent et travaillent moins librement que les citoyens de certains non-membres (Suisses, Norvégiens) – chaque pays a ses propres limites à la liberté d’expression.
Une loi pan-européenne criminalisant le dénie des crimes communistes resterait symbolique en l’absence de lois semblables dans chaque pays.
Dans les six pays à l’origine de cette proposition (Bulgarie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Roumanie et République tchèque, qui ont vécu sous le joug du communisme pendant une quarantaine d’années), la loi interdit déjà le dénie public des crimes totalitaires ou leur ampleur: communistes autant que nazis.
De fait, avant de s’opposer comme deux clans criminels, communistes et nazis étaient alliés, Staline ayant inventé les camps de concentration, la propagande et la militarisation de la société qui ont inspiré Hitler. Le communisme a fait 100 millions de morts au XXe siècle. Le nazisme 50 millions si l’on compte toutes les victimes de la Deuxième Guerre mondiale. Rien ne justifie de criminaliser l’un, mais pas l’autre.