L’Europe de plus en plus «gay-friendly»

Sur plusieurs continents, la saison estivale est synonyme de défilés de la Fierté gaie. En Europe on assiste à une plus grande ouverture envers les gais, les lesbiennes et les personnes bisexuelles ou transgenres. La lutte contre l’homophobie se fait aussi plus tenace. Les signes sont manifestes en Allemagne, en Espagne et en Scandinavie.

Le 6 juillet, à Cologne, la Fédération allemande de football a participé au défilé de la Fierté gaie. Forte de quelque cents joueurs et supporters, la Fédération tenait à illustrer sa volonté de lutter contre l’homophobie. «Le football doit s’opposer à toute forme de discrimination», a expliqué son président Theo Zwanziger.

La Fédération allemande de football avait financé cette année un char allégorique «plutôt atypique, mais tout de même conforme à l’humour de la gay pride», de l’aveu d’Andreas Stiene, fondateur du fan-club homo de l’équipe de Cologne. La parade de Cologne a attiré près d’un demi-million de personnes. Avec la célébration de Berlin, il s’agit de la plus grande manifestation LGBT d’Allemagne.

Profitant de l’EuroPride, qui se tient à Stockholm du 30 juillet au 2 août, Scandinavian Airlines vient de lancer un site dédié à ses passagers gays sur son portail de réservations web. La compagnie, qui regroupe les transporteurs aériens nationaux du Danemark, de la Suède et de la Norvège, est la première en Europe à viser ainsi le marché LGBT.

Simple mais efficace, www.flysas.com/gay propose des cartes spéciales de Stockholm et Copenhague, un calendrier des événements gais et… les conseils de stewards sexy de la compagnie sur les meilleurs endroits gay-friendly des deux villes. L’année prochaine, Scandinavian Airlines sera la compagnie officielle des World Out Games (Jeux olympiques homos) dont la deuxième édition aura lieu à Copenhague.


La Catalogne contre l’homophobie


Lors de la Conférence européenne des policiers gays et lesbiennes, tenue à Barcelone au début de juillet, le conseiller de l’Intérieur du gouvernement autonome de Catalogne, Joan Saura, a annoncé la mise en place d’un protocole d’intervention contre les délits homophobes. Il s’agit de détecter, prévenir et sanctionner les délits commis contre les personnes homosexuelles et transsexuelles. Tous les commissariats de Catalogne ont reçu des instructions pour qu’ils accordent une attention particulière à ce type de délinquance. 


Une antenne du ministère public est spécialement mise en place. Elle recevra copie de tous les actes homophobes commis.

Plus particulièrement à Barcelone, devenue en quelques années l’une des capitales gaies européennes, les bureaux de relation avec la communauté de chaque commissariat seront chargés d’intensifier les contacts avec les établissements orientés vers le public homosexuel. Parallèlement, des bulletins d’information seront distribués pour sensibiliser le public et l’inciter à dénoncer tout acte homophobe.

La quatrième Conférence européenne des policiers gais et lesbiennes était présidée par le juge espagnol Fernando Grande Marlaska, qui a avoué publiquement aux médias son homosexualité deux ans passés. Tout en reconnaissant que si la loi espagnole a fait progresser les droits des homosexuels, le juge déplore qu’il existe encore «beaucoup de silences, de discriminations et d’interrogations dans le monde du travail et la vie de tous les jours».

Un voisin gai?

L’Européen est très à l’aise à l’idée d’avoir un voisin homosexuel. C’est ce que révèle le nouveau sondage eurobaromètre, rendu public au début de juillet: 45% des personnes interrogées affirment qu’elles seraient «tout à fait à l’aise». Les Suédois, les Néerlandais et les Danois sont les plus tolérants; les Lituaniens, les Lettons et les Bulgares les moins aptes à accepter l’orientation sexuelle différente de leur voisin de palier. 


Par ailleurs, plus de la moitié des Européens (51%) pensent que la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle est répandue. En France, ce sont 62% des personnes interrogées qui sont de cet avis.

Aucun homosexuel français n’affirme pourtant avoir été discriminé sur la base de son orientation sexuelle, contre 1% au niveau européen; 55% des Français déclarent avoir des amis ou des connaissances homosexuels, contre 34% seulement au niveau européen.

L’étude a été réalisée auprès de plus de 27 746 personnes (dont 1054 en France) en février et mars 2008.