«…la Cour réitère que les avocats de la poursuite et de la défense ont le devoir de promouvoir l’application intégrale des articles 530 et 530.1 du Code criminel afin d’assurer… un accès égal aux tribunaux, et ce, dans la langue officielle [que l’accusé] déclare être la sienne.»
C’est le rappel que trois juges de la Cour d’appel du Québec, Allan Hilton, Jacques Lévesque et Marie St-Pierre ont fait le 28 novembre 2014, dans l’affaire Parsons c. R., 2014 QCCA 2206.
Et de poursuivre: «Quant aux juges de première instance siégeant en matière criminelle à travers le Canada, notamment ceux de la Cour du Québec et de la Cour supérieure au Québec, il est opportun qu’ils soient proactifs dans la mise en œuvre de la protection des droits linguistiques des accusés malgré un énoncé de positions par les avocats qui comparaissent devant eux.»
Le Code criminel prévoit des modalités linguistiques particulières pour l’ensemble des accusés au Canada, notamment en faveur d’accusés anglophones au Québec et d’accusés francophones dans les autres provinces canadiennes.
Dans le dossier de William Parsons, «il semble raisonnable d’inférer de la lecture de la transcription de l’enregistrement mécanique que les habilités linguistiques limitées ne permettaient pas à l’avocate de la poursuite et l’avocat de M. Parsons d’interroger ou contre-interroger en anglais ou de plaider dans cette langue… pareille inférence est effectivement raisonnable et paraît être, à première vue, la seule raison de la renonciation des avocats à l’application de l’article 530 du Code que la juge a accepté sans autres formalités.»