Le passage de l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans, fin août 2005, a été dévastateur: 1 800 morts, plus de 500 000 déplacés et des millions de dégâts matériels, dont 300 000 maisons détruites. Dix ans après, il reste beaucoup à prodiguer pour panser les plaies et les douleurs.
Rosemary Reilly, directrice du programme gradué des Systèmes humains d’intervention de l’Université Concordia, spécialiste de l’impact des traumas sur les communautés évoque les décevantes leçons de Katrina.
Selon vous, qu’avons-nous appris de l’ouragan Katrina?
La gestion de ce drame et les efforts de reconstruction qui ont suivi n’auraient pas dû se passer ainsi. Il y avait en effet une grande différence dans l’aide nécessaire à la communauté et fournie par les diverses instances impliquées.
Cette tragédie naturelle, comme les terribles incendies survenus en Australie ou le tremblement de terre de Nouvelle-Zélande, a aussi mis en évidence les problèmes de design et d’entretien des maisons, la pauvreté de la population qui rendait les choses plus complexes, mais également l’incroyable esprit de communauté qui s’éveille lorsque ce genre de drames survient.
Vous avez visité la Nouvelle-Orléans, un an après les évènements. Qu’avez-vous constaté?
Les gens souffraient encore des conséquences de ce drame. C’était poignant. Il faut dire qu’alors les choses n’avaient pas beaucoup avancé: il y avait encore des milliers de personnes en attente de logement, de nourriture et d’aide dans le Superdôme et dans les hôpitaux.