À 40 %, le taux de syndicalisation au Québec est plus élevé que celui en France. Les travailleurs des deux pays subissent durement les effets de la crise. Pourtant, c’est dans l’Hexagone qu’on organise des manifestations monstres et qu’on séquestre les patrons, alors qu’ici c’est le calme plat.
Avons-nous entendu parler de la manifestation du 1er mai cette année, au Québec? Pratiquement pas. Elle aurait pourtant dû être particulièrement imposante, compte tenu de la situation socio-économique.
C’est triste à dire, mais les grands syndicats sont devenus ici des éteignoirs de la lutte des travailleurs, des barrages à leurs vagues de colère. Ils sont dirigés par des gens qui veulent le statu quo et qui ont conclu un contrat avec le patronat et le gouvernement, par lequel ils s’engagent à maintenir la paix sociale si le minimum est donné aux membres.
À tous les quatre ans, grosso modo, ils grondent un peu pour la forme, font leur petit tour de piste, puis rentrent dans leurs tanières dorées. Certains en ressortent pour aller en yacht en de douteuse compagnie.
Depuis que la FTQ et la CSN ont créé leur fonds de solidarité respectif et commencé à brasser des affaires, c’est comme si les dirigeants syndicaux «comprenaient» mieux dorénavant les «difficultés» rencontrées par le patronat et l’État.
Récemment, un parti de l’opposition a demandé l’appui des syndicats pour étendre des mesures de francisation aux entreprises de moins de 50 employés. Refus net! Ce ne serait pas bon pour les affaires, vu que l’anglais est la langue des affaires.