Les sept coups de coeur de notre chroniqueur

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Publié 21/12/2009 par Paul-François Sylvestre

Au cours de l’année 2009, je vous ai présenté quelque 50 ouvrages couvrant des genres littéraires aussi variés que le roman, la nouvelle, la poésie, l’essai, la biographie et le guide pratique. Le temps est venu de vous faire part de mes coups de cœur parmi ces multiples lectures. Mon choix s’est arrêté sur un essai biographique, cinq romans ainsi qu’un recueil de poésie et de photographies. Voici mes meilleures lectures pour L’Express en 2009.

1. René Lévesque, essai biographique de Daniel Poliquin, Montréal, Éditions du Boréal, 2009. L’auteur brosse un portrait très réaliste de Lévesque: un homme qui fume comme une cheminée, qui court les filles, qui joue aux cartes des nuits durant, un homme brouillon, désorganisé, qui néglige sa tenue vestimentaire. Un homme qui a aussi un rare talent, celui d’avoir excellé dans l’art d’encapsuler sa pensée en quelques mots que les Québécois et Québécoises retenaient et répétaient aisément. Daniel Poliquin s’est surpassé. Il nous offre un ouvrage brillamment documenté, ingénieusement architecturé, savoureusement coquin.

2. Frères ennemis, roman de Jean Mohsen Fahmy, Montréal, VLB éditeur, 2009. Les deux frères sont jumeaux, mais réagissent différemment à la Première Guerre mondiale. L’un s’enrôle et par pour le front. L’autre se bat au Canada pour les droits des Canadiens français. Dans cet historique, plusieurs personnalités de l’époque se mêlent aux personnages fictifs: Henri Bourassa, Omer Héroux et Wilfrid Laurier, pour n’en mentionner quelques-uns. En analysant la Première Guerre mondiale dans une perspective canadienne-française, voire franco-ontarienne, Fahmy fait preuve d’originalité.

3. Le Bâtisseur, roman biographique de Danielle Brault, Sillery, Éditions du Septentrion, 2008. Joseph-Émile Vanier, ingénieur, architecte et premier diplômé de l’École Polytechnique de Montréal, est le protagoniste de l’admirable fresque brossée par Danielle Brault. Elle peint avec brio une toile qui juxtapose autant les teintes de la vie professionnelle que les tons de la vie familiale, amoureuse ou extraconjugale. On ne s’ennuie jamais.

4. Les Filles tombées, roman de Micheline Lachance, Montréal, Éditions Québec Amérique, 2008. Ces «filles tombées» sont des filles-mères. L’une cherche sa mère dans le Montréal des années 1870. Le roman est savamment architecturé. L’intrigue se dénoue à la fois lentement et tumultueusement. Les rebondissements sont nombreux et savoureux. L’auteure a le pouvoir de nous émouvoir, de nous surprendre, de nous tirer une larme, de nous tenir en haleine, bref, de combler toutes nos attentes.

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5. Aeterna: le jardin des immortelles, poèmes et photos de Nancy Vickers, Ottawa, Éditions David, 2008. Voici un rendez-vous édifiant et tout à fait unique dans quelques-uns des plus beaux cimetières de l’Ontario et du Québec, y compris le Mount Pleasant Cemetery de Toronto. Chaque poème prête l’oreille aux voix oniriques, nostalgiques et chimériques d’êtres figées tantôt dans le marbre ou le granit, tantôt dans le reflet et la chaleur des mots.

6. Au bout de l’exil, tome 1 – La Grande Illusion,roman de Micheline Duff, Montréal, Éditions Québec Amérique, 2009. Grâce à une recherche minutieuse sur les conditions de vie dans les manufactures de la Nouvelle-Angleterre et sur «les Petits Canadas» (nom donné aux ghettos canadiens-français de Lowell, Manchester, Fall River, etc.), l’auteure crée une intrigue qui repose sur plusieurs rebondissements où s’entremêlent rêves et illusions, amour et haine, ambitions démesurées et exploitation des travailleurs. Le lecteur tourne avidement les pages, la curiosité piquée à vif et le cœur vibrant d’émotion.

7. Passeport rouge, roman de Suzanne Gagnon, Ottawa, Éditions David, 2009. Dans un style qui s’avère alerte et avec une narration qui bat allègrement la mesure, l’auteure jette un regard dramatique sur la condition des femmes de confession musulmane et sur notre capacité de juger une telle condition à partir d’un point de vue purement occidental. L’histoire se passe en Algérie, là même où la romancière a vécu comme épouse de diplomate. Réalité et fiction font bon ménage dans ce premier roman de Suzanne Gagnon.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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