Les relents* du communisme

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Publié 17/02/2009 par Paulina Popescu

On a voyagé intensivement cet été dans plusieurs pays ex-communistes: la Roumanie, la Serbie, le Monténégro, la Croatie, la Tchéquie et la Bulgarie qui récupèrent rapidement le décalage économique et de civilisation mais sont embourbés par l’héritage du communisme.

Même si 20 ans ont passé depuis qu’on s’est débarrassé avec enthousiasme du communisme, le comportement, la pensée et les réactions des gens sont restés intacts voire inéchangeables.

Nous voici en Croatie, un pays dont les touristes raffolent, où des cohortes d’allemands, d’italiens et de français s’aventurent annuellement pour en admirer la riviera exotique, sauvage, avec des eaux de cristal et des montagnes impressionnantes.

Tout est copié d’après l’occident, il y a une infrastructure, les hôtels et les restaurants abondent mais les gens, confrontés à la nouvelle civilisation ne peuvent pas atteindre les exigences des touristes habitués à la qualité et à la valeur pour l’argent qu’ils payent pour un service.

On est à Split, une ville où Dioclétien a construit sa maison de retraite et a choisi de mourir, une ville pleine d’histoire d’une beauté fascinante. À l’agence de voyages, où abondent les dépliants et les brochures colorés, le service est lent et lourd, les fonctionnaires sont nonchalants et évidemment pas intéressés. Un employé fâché qu’il devait travailler pendant une journée fériée, la Ste-Marie très célébrée en Europe, nous a envoyé dans une  mauvaise place par erreur ou intentionnellement. On est arrivé, après un grand détour à Rijeka, en quête d’un camping.  On a installé notre tente dans une petite forêt de pins. Après une journée torride j’avais besoin de prendre une douche, mais à mon grand étonnement, il n’y avait plus d’eau chaude. Je suis allée à la réception m’informer à propos de l’eau chaude, très bien mentionnée dans leur brochure “l’eau chaude non-stop”. Là-bas une jeune fille m’a répondu, après avoir passé quelques coup de téléphone, qu’il ne reste plus d’eau chaude et que si je n’aime pas la situation de m’en aller. Dans la même ville je suis allée dans un commerce qui annonçait des téléphones à bon prix. Je voulais donner un coup de fil en Allemagne mais je ne connaissais pas le préfixe et l’employée lisait un livre. Elle a refusé de m’aider à trouver le préfixe, préférant continuer sa lecture.

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Prague est une ville très propre, je ne sais pas comment ils la gardent si propre quand ils ont un traffic touristique énorme. À Prague, au château musée, ils n’ont pas accepté ma carte de crédit pour acheter les billets. Au motel j’ai payé directement en euros et je me suis rendu compte que leur taux d’échange était le plus bas possible. Je leur ai dit que leur taux était bas et ils m’ont répondu comme un bon camarade: «va à la banque et change ton argent si ça ne te convient pas.»

En Grèce, dans un restaurant, le patron se plaignait que les touristes bulgares ont jeté les mégots par terre au lieu d’utiliser les cendriers.

En Roumanie aucune carte de crédit ne fonctionnait. Au musée Peles on n’avait pas accès à la toilette du musée. On a aussi voyagé avec un autocar roumain où on a oublié un manteau. Il n’y a pas de bureau d’objets perdus en Roumanie. De plus, un guide roumain m’a répondu qu’elle n’est pas obligée de m’écouter quand je voulais faire des suggestions. Au château Bran on ne peut pas voir la beauté du château à cause des petits commerces avec de la marchandise chinoise de mauvais goût tel qu’une vache en plastique qui étale ses organes sexuels en dansant et en chantant. .

En Hongrie j’ai été choquée  par le  pauvre service à la banque. Les fonctionnaires parlaient, riaient entre eux pendant que les gens attendaient. La politesse, les bonnes manières ne dépassent pas le standard communiste.

Au Monténégro, les gens sont simples et nationalistes mais la saleté sur la plage est impardonnable, la plus sale que j’ai jamais vue. Les contenants de poubelle sont vides pendant que les gens jettent les ordures par terre.

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Les Serbes ont un nationalisme tonique mais leurs policiers ne sont pas honnêtes. On a été arrêté sur la route parce qu’ils voulaient avoir un peu d’argent liquide.

En Slovénie il fallait payer la vignette (droit de circuler sur les autoroutes) pour une année complète soit 35 euros afin de traverser les cinq petits kilomètres avant l’Italie, le touriste est une vraie vache à lait.

L’aspect du communisme, les blocs d’appartements sordides et misérables abondent dans ces pays. Mes voyages dans les pays ex-communistes m’ont prouvé combien les gens locaux sont frustrés et apeurés par le passé communiste et qu’il y a plusieurs carences sur le plan des convenances sociales. Je revis encore l’héritage du communisme qui traumatise mon âme en profondeur.

En arrivant au Canada après quatre mois d’absence j’ai été agréablement surprise d’entendre dans les magasins plusieurs fois «je m’excuse», «s’il vous plaît», «merci», de recevoir un sourire sincère et de conduire de façon civilisée sans mettre ma vie en danger et de ne pas être incessamment klaxonnée. Quelle bouffée de fraîcheur, on ne réalise pas quand on y est habitué mais cela fait du bien lorsqu’on revient et qu’on s’aperçoit que cela nous a manqué.

*relent: Mauvaise odeur qui persiste au goût écœurant.

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