On a voyagé intensivement cet été dans plusieurs pays ex-communistes: la Roumanie, la Serbie, le Monténégro, la Croatie, la Tchéquie et la Bulgarie qui récupèrent rapidement le décalage économique et de civilisation mais sont embourbés par l’héritage du communisme.
Même si 20 ans ont passé depuis qu’on s’est débarrassé avec enthousiasme du communisme, le comportement, la pensée et les réactions des gens sont restés intacts voire inéchangeables.
Nous voici en Croatie, un pays dont les touristes raffolent, où des cohortes d’allemands, d’italiens et de français s’aventurent annuellement pour en admirer la riviera exotique, sauvage, avec des eaux de cristal et des montagnes impressionnantes.
Tout est copié d’après l’occident, il y a une infrastructure, les hôtels et les restaurants abondent mais les gens, confrontés à la nouvelle civilisation ne peuvent pas atteindre les exigences des touristes habitués à la qualité et à la valeur pour l’argent qu’ils payent pour un service.
On est à Split, une ville où Dioclétien a construit sa maison de retraite et a choisi de mourir, une ville pleine d’histoire d’une beauté fascinante. À l’agence de voyages, où abondent les dépliants et les brochures colorés, le service est lent et lourd, les fonctionnaires sont nonchalants et évidemment pas intéressés. Un employé fâché qu’il devait travailler pendant une journée fériée, la Ste-Marie très célébrée en Europe, nous a envoyé dans une mauvaise place par erreur ou intentionnellement. On est arrivé, après un grand détour à Rijeka, en quête d’un camping. On a installé notre tente dans une petite forêt de pins. Après une journée torride j’avais besoin de prendre une douche, mais à mon grand étonnement, il n’y avait plus d’eau chaude. Je suis allée à la réception m’informer à propos de l’eau chaude, très bien mentionnée dans leur brochure “l’eau chaude non-stop”. Là-bas une jeune fille m’a répondu, après avoir passé quelques coup de téléphone, qu’il ne reste plus d’eau chaude et que si je n’aime pas la situation de m’en aller. Dans la même ville je suis allée dans un commerce qui annonçait des téléphones à bon prix. Je voulais donner un coup de fil en Allemagne mais je ne connaissais pas le préfixe et l’employée lisait un livre. Elle a refusé de m’aider à trouver le préfixe, préférant continuer sa lecture.