Onze jeunes acteurs du Programme d’études en art dramatique du Collège Glendon ont interprété la pièce de Carole Fréchette, Les quatre morts de Marie, au Théâtre du Collège Glendon, trois soirs de suite la semaine dernière.
Au milieu de la salle, le décor sobre au sein d’un éclairage tamisé a plongé les spectateurs dans la traversée dramatique de Marie en quête de sa place dans la vie. La pièce, découpée en quatre tableaux, présente le drame d’une femme à la recherche de réponses à l’impossible.
En sa compagnie, on traverse le climat de la société québécoise des années 1950 à 1990. Des années où l’on pensait que tout était possible, que tout était accessible. Le temps semblait sans limites, on croyait pouvoir changer le monde.
«J’avance dans la boue jusqu’au genou, jusqu’à la taille, jusqu’au coup, jusqu’aux yeux, jusqu’au crâne…», dira le père absent de Marie. L’enfant de onze ans et demi ne comprend pas pourquoi son père est parti, ni non plus par la suite pourquoi sa mère l’a quittée tout en lui écrivant qu’elle l’aime… La brutalité odieuse de la vie s’installe au premier temps.
La boue et l’eau
Marie avance seule dans la boue, qui pour elle se transforme en eau. Une vie vide de sens comme un océan qu’elle n’arrive pas à maîtriser. Comme les grands courants de la mer dont les vagues immenses se chargent de nous transporter là où elles veulent, sans que l’on ne puisse rien y changer…