Au cours de son dernier congrès, qui avait lieu cette année à Toronto le 7 août, l’Association américaine des psychologues (APA) a pris une position très ferme contre la torture.
À l’unanimité moins une voix, elle interdit à tout psychologue de participer à «des interrogatoires de sécurité nationale», de travailler à la prison de Guantanamo, dans des sites secrets de la CIA ou dans des lieux jugés illégaux en vertu de la convention de Genève contre la torture.
10 ans de silence
Il a fallu du temps aux psychologues pour en arriver là: cela fait 10 ans que certains membres dénoncent ce silence de l’APA, face aux accusations de collusion avec l’armée américaine.
L’indignation a monté de plusieurs crans l’hiver dernier avec la parution d’un rapport du Sénat américain de 6000 pages, qui identifiait des actes de torture et qui pointait aussi du doigt la participation de médecins et de psychologues.
Le dernier élément au dossier a été la parution, en juillet, d’un rapport de 500 pages commandé par l’APA et qualifié de «dévastateur» pour la réputation de la profession.