Canadian Parents for French Ontario (CPF Ontario) a rendu public les résultats de son congrès organisé la semaine dernière à Toronto. À l’avant-scène de leurs conclusions, les grandes difficultés d’accès et de développement du français langue seconde dans les écoles d’immersion ont été pointées du doigt.
Le chiffre parle de lui-même: à l’issue de la neuvième année, 94% des élèves ayant choisi le français en langue seconde au sein d’une école d’immersion abandonnent son apprentissage. Pourquoi une telle hécatombe?
Monica Ferenczy, présidente de CPF Ontario, apporte un début de réponse: «Après la neuvième année, les élèves rencontrent de véritables obstacles pour poursuivre leur apprentissage du français. Ils doivent choisir entre des programmes français et d’autres cours qui se chevauchent et la plupart du temps les conseillers d’orientations les encouragent à abandonner le français. Des élèves se sont vus entendre dire par des conseillers qu’ils n’avaient pas besoin du français. Nous sommes décidés à intervenir à ce niveau.»
Le CPF déplore également le manque de personnel administratif chargé d’assurer la gestion de l’éducation en français dans la province: «Actuellement, une seule personne au ministère de l’Éducation est en charge de ce dossier, quand plus de 950 000 élèves [6% des effectifs] sont concernés en Ontario…»
À cela vient s’ajouter la problématique d’un financement parfois détourné de son but et finalement peu contrôlé. Le financement des programmes d’immersion en français s’effectue à différents paliers: le gouvernement fédéral verse des subventions pour les programmes en français des écoles d’immersion par le biais du gouvernement provincial, qui les injecte à son tour au sein des conseils scolaires.