Les politiques gouvernementales ne sont pas toujours conséquentes entre elles: elles peuvent envoyer des messages contradictoires. Ainsi, un ministère de l’Éducation peut favoriser l’offre de cours d’immersion en français alors que le ministère de la Justice du même gouvernement traite le français comme une langue étrangère ou instaure des obstacles à l’utilisation du français devant les tribunaux.
Dévaloriser la langue française ne contribue pas d’une façon positive à l’enseignement de celle-ci.
C’est le cas en Alberta où les directives de production des transcriptions judiciaires ont le résultat de remplacer les propos prononcés en français par une notation que le locuteur a utilisé une langue étrangère, et où un nouveau règlement a pour conséquence d’élever des barrières devant les Albertains qui demandent un procès en français ou dans les deux langues.
Cette importante question a été abordée lors de l’assemblée annuelle des membres de l’Association canadienne des professeurs d’immersion (ACPI), qui a eu lieu dans le cadre du 37e congrès de cet organisme, tenu les 24, 25 et 26 octobre dernier à Calgary.
Lors du débat d’une résolution, le président Philippe Le Dorze, du Manitoba, a expliqué que cette initiative s’inscrivait dans la tradition de l’ACPI de participer à la promotion et à l’épanouissement d’un Canada bilingue et faisait écho aux propos que la sénatrice Claudette Tardif avait prononcés la veille devant les 720 congressistes.
Suite à l’adoption de cette résolution, la nouvelle présidente, Lesley Doell, consultante de langue française au Centre de ressources de la langue française, à Grande Prairie, va inviter le ministre de l’Éducation de l’Alberta à communiquer avec son homologue le ministre de la Justice afin qu’ensemble, ils harmonisent à la hausse leurs politiques linguistiques de manière à ce que cessent les contradictions actuelles.