Pendant la dernière semaine du soulèvement égyptien, les journalistes n’ont pas manqué de souligner qu’un nombre énorme de professionnels sont à leur tour descendus dans le centre-ville du Caire. Des avocats, des dentistes, 5000 professionnels de la santé, dont des médecins, venus par délégations entières.
On savait déjà que c’était une révolte de jeunes, parce que plus de la moitié de la population égyptienne a moins de 30 ans. Et que parmi eux, 750 000 sortent chaque année des universités, sans perspective d’emploi.
Mais au cours de cette dernière semaine historique, même ceux dont l’horizon n’était pas bouché ont apparemment tenu à faire entendre leur voix; c’est ce qui a expliqué une série de grèves dans le secteur public.
À présent, le plus difficile reste à faire: construire une démocratie. Là encore, les scientifiques pourraient-ils contribuer?
Dans un éditorial publié par le International Herald Tribune la semaine dernière, le prix Nobel de chimie Ahmed Zewail (chercheur d’origine égyptienne, employé au California Institute of Technology) a attaqué le régime Moubarak pour sa responsabilité dans la «détérioration», depuis 30 ans, du système éducatif et scientifique.