Les premiers avocats francophones du Canada

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Publié 27/01/2009 par Paul-François Sylvestre

Lafontaine a écrit: «Puisqu’on plaide et qu’on meurt, et qu’on devient malade, il faut des médecins, il faut des avocats.» Eh bien! notre Régime français l’a fait mentir. Il n’y a pas eu d’avocats au Canada avant 29 janvier 1765.

Les autorités de la Nouvelle-France ne cachaient pas leur mépris à l’égard de la profession d’avocat. Un rapport présenté au Conseil supérieur de la colonie en 1667 contient même un avis à l’effet qu’il ne serait pas avantageux de faire venir des plaideurs en raison de l’inexpérience des juges et des baillis. De plus, on estimait que les citoyens seraient tentés de recourir inutilement aux tribunaux. Louis XIV approuva.

À la décharge de ceux qui formulèrent cet avis, il faut préciser qu’il y avait en Nouvelle-France des procureurs du roi et des procureurs généraux auxquels on pouvait s’adresser pour solliciter justice. Il fallut néanmoins attendre le Régime anglais pour que Thémis fût représenté dans la vallée du Saint-Laurent. Un an après la signature du traité de Paris, les premiers avocats sont recrutés à Québec et à Montréal.

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Le général James Murray admet qu’il n’y a pas un seul avocat anglais qui comprenne le français. Le 29 janvier 1765, à Québec, François Lemaître-Lamorille, Antoine-Jean Saillant, Guillaume et Jean-Baptiste LeBrun prêtent serment. Ils seront les premiers avocats francophones et obtiendront leurs licences le 14 mars. Neuf jours plus tard, à Montréal, on accorde des licences à Henry Kneller et à William Conygham, présumés capables de faire honneur à leurs obligations dans les deux langues.

Pendant un an, les premiers avocats ne peuvent plaider qu’auprès de la plus inférieure des trois cours. En 1766 il leur est permis d’avocasser dans les trois cours de la province créées par le gouverneur militaire James Murray: la Cour du banc du roi, la Cour des plaidoyers communs et la Cour d’appel.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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