Les plus grands animaux marins au Centre des sciences

Dans le sillage des baleines

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Publié 09/11/2010 par Annik Chalifour

Le Centre des sciences de l’Ontario accueille l’exposition Whales Tohora provenant de la collection des baleines du musée Te Papa Tongarewa de Nouvelle-Zélande, l’une des plus vastes au monde. L’exposition de grande envergure a été inaugurée par une cérémonie à l’aube, mercredi 3 novembre: des aînés maoris l’ont bénie en confiant la garde des objets à des représentants de nos Premières nations durant son séjour au musée jusqu’au 20 mars 2011.

Whales Tohora comprend des spécimens rares qui permettent d’examiner la science et la biologie des baleines tout en soulignant l’importance culturelle et historique qu’elles ont dans la culture des Maoris et des Pakehas de Nouvelle-Zélande et d’autres nations des îles du Pacifique.

Dès ses débuts, la chasse à la baleine a encouragé le commerce entre les peuples de la région, ce dont témoignent les harpons, les dents de baleines gravées et les taongas (trésors culturels) figurant à l’entrée de l’exposition.

«La combinaison de science, de récits et d’interactivité imaginative dans Whales Tohora a remporté un énorme succès auprès du public néo-zélandais», a déclaré Michelle Hippolite, co-chef Kaihautü, du musée Te Papa Tongarewa.

«Entre la longue histoire de la chasse à la baleine dans le Pacifique Sud et les toutes dernières recherches sur la biologie des baleines, tout le monde repartira avec une nouvelle impression de ces animaux spectaculaires», d’ajouter Lesley Lewis, directrice générale du Centre des sciences de l’Ontario.

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Squelettes grandeur nature

Deux gigantesques squelettes articulés de cachalots, des reproductions grandeur nature de baleines et de dauphins et un modèle du cœur d’un rorqual bleu dans lequel on peut pénétrer, comptent parmi les points forts de Whales Tohora.

«Les squelettes révèlent que les vertèbres qui suivent le cou sont très souplement reliées entre elles, de sorte que l’animal puisse faire de très amples mouvements de queue pour se propulser. Ces mouvements se font dans un plan vertical et rappellent ceux d’un tétrapode terrestre qui court», a expliqué David Sugarman, biologiste au Centre des sciences.

«Les palettes natatoires thoraciques des baleines sont formées des mêmes os que ceux des bras des humains et placées dans le même ordre avec les mêmes articulations que nos bras qui permettent toutes sortes de mouvements. Par contre, chez les baleines, ces articulations s’ankylosent même avant la naissance, sauf celle qui la relie à l’épaule. Le résultat donne une nageoire très efficace pour diriger l’animal.»

De la terre à la mer

L’exposition retrace l’histoire de l’adaptation océanique des baleines en passant par le 18e siècle où l’on a commencé à considérer que ces animaux marins étaient en fait vivipares.

Les baleines font partie avec les dauphins de la famille des cétacés. Le mot cétacé vient du latin «cetus» qui veut dire grand animal marin. On sait que le plus lointain ancêtre des baleines était un mammifère carnivore qui vivait sur la terre il y a 50 millions d’années; il s’est adapté à la vie dans l’eau pour y trouver de nouvelles proies.

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Les impressionnants squelettes nous démontrent qu’au fil du temps, les membres de ces mammifères se sont raccourcis, le museau s’est allongé et les narines se sont déplacées sur le sommet du crâne.

«L’adaptation la plus remarquable est la disparition du bassin et des membres postérieurs et l’apparition d’une nageoire horizontale: un animal prodigieusement bien adapté à son mode de vie!», a commenté M. Sugarman.

On ne peut que rester admiratif devant cette longue évolution adaptative vers la vie océanique à partir d’ancêtres terrestres: une exposition grandiose d’intérêt tant pour la famille que pour les étudiants chercheurs en matière de biologie marine et d’anthropologie.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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