Les petits mouchoirs: on rit, on pleure et c’est tout

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Publié 24/05/2011 par Guillaume Garcia

Pour son troisième film, l’acteur et réalisateur Guillaume Canet choisit de s’attaquer à un thème prisé: les vacances entre amis, avec au programme, remise en question, révélations impromptues, blagues et mensonges. Une sorte de remake du film Les copains d’abord, sorti dans les années 80. Une brochette de vedettes, dont sa compagne Marion Cotillard, ou encore François Cluzet font partie d’une distribution impressionnante pas forcément convaincante. Si le film a battu des records d’audience lors de sa sortie en France, les critiques ne l’ont pas épargné. Les petits mouchoirs (Little White Lies), présenté au TIFF l’an passé, ne restera véritablement pas dans les annales du genre.

Dans un état pas franchement recommandable pour prendre la route, Ludo (Jean Dujardin) enfourche son scooter et se fait faucher par un camion dans les rues de Paris. Pan. Le film vient pourtant à peine de commencer que Canet tire déjà sur la corde qu’il va agripper tout au long du film, celle de la machine à pleurs.

Plusieurs de ses amis viennent le voir à l’hôpital et à peine sortis de la chambre commencent à parler de leurs prochaines vacances, chez Max (François Cluzet), hôtelier qui a réussi en affaire et qui tous les ans invite la joyeuse bande à passer les vacances chez lui au Cap-Ferret, sur la côte atlantique.

Déjà les avis divergent sur ce qu’il faut faire. Rester auprès de leur ami ou partir comme si de rien n’était. Finalement, tout le monde décide de partir. La veille du départ, Vincent (Benoît Magimel), ostéopathe et ami de Max lui avoue les sentiments étranges qu’il éprouve pour lui. Le lendemain, c’est le grand départ.

On retrouve donc Max, Vincent, Marie (Marion Cotillard), Éric, Antoine, Véronique et Pascale, les femmes de Max et Vincent ainsi que leurs enfants. Dans la joie et la bonne humeur d’un groupe d’amis dont un des leurs est à l’hôpital, les vacances peuvent commencer.

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Parfois drôle, souvent larmoyant, le film touche aux endroits sensibles et peut facilement arracher des larmes au spectateur. On a pourtant du mal à s’attacher aux personnages malgré le fait qu’ils puissent tous nous ressembler, ou à un de nos proches, par certains côtés.

Le friqué psycho-parano, l’humanitaire libertine fausse femme forte, le chiro marié et déchiré entre deux genres sexuels, le macho balourd au grand cœur et l’éternel ado, côtoient l’ostréiculteur droit dans ses bottes, ami d’enfance de Max.

La mayonnaise ne prend pas. Les blagues reviennent toutes les dix minutes et les petits secrets que chacun se cache n’ont rien d’exceptionnels. Le film tire en longueur (2h30) et nous garde éveillés grâce au côté larmoyant. Le pauvre, la pauvre, mais c’est horrible…

Le film ne se montre pas très optimiste sur la possibilité d’une amitié entre les êtres humains.

En clair, chacun ses problèmes et les moutons seront bien gardés.

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Au final, le public et les critiques ont peut-être eu raison, le potentiel était là, dans la distribution, à la réalisation mais le scénario n’a pas suivi. Comme on dit, on rit on pleure, que voulez-vous de plus? Pas forcément plus, mais mieux, de la part de toute cette bande de Parisiens à la campagne.

Le public ne s’était pas trompé, le film devait être bon, il en avait tous les ingrédients, mais finalement la bulle de savon a éclaté pour ne laisser que le piquant dans les yeux et les larmes qui vont avec.

Si vous en attendez un bon film, vous l’aurez, si vous cherchez un chef d’œuvre, passez votre chemin et allez louer Les copains d’abord.

En salle à Toronto à partir du vendredi 27 mai.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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