Soirées annulées, mythique tapis rouge réduit à l’état d’éponge… Il pleuvait sur Cannes… Forêt de parapluies sur la Croisette; s’y frayer un chemin sans se faire éborgner relevait de l’exploit. Vent furieux, d’azur point! Et pourtant?
Fallait-il qu’elle soit captivante cette 66e édition du Festival pour que le quidam — festivalier, élément singulier d’une horde ruisselante sous l’assaut des trombes d’eau, pataugeant dans les flaques, éternuant, pestant, garde le moral jusqu’à la 24e heure? Juste récompense de son stoïcisme, la plupart de ses favoris figurent au palmarès.
Merci Monsieur le Président
Sous la houlette de Monsieur E.T. Steven Spielberg, un jury éclairé, généreux, en phase avec la critique, ouvert et sensible à toutes formes et toutes tendances, a récompensé des films aussi diversifiés que remarquables. Comment ne pas succomber à l’irrésistible roman d’amour de La Vie d’Adèle — Chapitre 1 & 2 du Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche.
Histoire de la rencontre de deux jeunes femmes, de leur amour passionné, de son naufrage. Peinture de différences sociales aussi, en filigrane. Film d’une immense beauté dont les scènes érotiques explicites expriment l’amour éperdu, total.
Palmarès équitable
Pas de controverse non plus pour le Grand Prix attribué Inside Llewyn Davis des frères Ethan et Joel Coen. Avec leur humour décalé, les auteurs nous entraînent dans le sillage d’un chanteur de folk des années 60.