C’est avec intérêt que j’ai lu, dans L’Express du 1er au 7 décembre, l’article de Vincent Muller: «Toronto est née dans le quartier du marché St.Lawrence».
Tout ce qu’il dit est certainement exact. Néanmoins, je suis un peu surpris que, dans l’hebdomadaire francophone de Toronto, l’auteur ne souligne pas que Toronto, tout comme d’ailleurs l’Ontario en général, a d’abord été francophone avant de passer aux Anglais.
L’Ontario fait partie de ce qu’était la Nouvelle-France. Comme l’avait bien expliqué Paul-François Sylvestre dans L’Express du 31 janvier au 6 février 2006, «sous le régime français, le site actuellement formé par la ville de Toronto a vu naître trois forts».
Le dernier, autour de 1750, était le fort Rouillé, ou fort Toronto. En 1759, les Français durent évacuer ce fort, et le brûlèrent pour qu’il ne tombe pas aux mains des Anglais. Lorsque la France a cédé la Nouvelle-France aux Anglais (1763), ceux-ci créèrent la première province de Québec, qui incluait notamment l’Est ontarien, y compris Ottawa et Cornwall.
Quelques années plus tard (acte de Québec, en 1774), ils l’agrandirent fortement. Cette province de Québec (version 1774), comprenait ainsi notamment l’Ontario, donc Toronto, et était à forte majorité francophone.