Les lois internationales réglementant l’exportation d’armements contiennent des failles permettant à des dictatures militaires ou des pays frappés par des embargos de se ravitailler en armes via notamment les pièces détachées, affirme un rapport publié lundi par plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme.
Selon Amnistie Internationale, Oxfam International et le Réseau d’action international contre les armes légères, certaines lois n’arrivent pas à réglementer le commerce des pièces détachées. Ainsi, des acteurs qui ne sont pas censés recevoir d’armes peuvent se procurer des pièces détachées et simplement les assembler.
«Les sociétés d’armements sont mondiales, et pourtant les régulations sur les armes ne le sont pas, et le résultat est l’armement de régimes pratiquant des violations», a déclaré dans un communiqué le directeur d’Oxfam, Jeremy Hobbs. «L’Europe et l’Amérique du Nord (…) fournissent des pièces que des pays auteurs de violations des droits de l’Homme assemblent chez eux.»
Alors que les Nations Unies doivent débattre des mesures de désarmement cette semaine, les ONG auteurs du rapport espèrent pousser les responsables à signer un traité limitant les ventes d’armes.
Selon le rapport, intitulé Armes sans frontières, certains pays passent par des intermédiaires pour contourner les embargos. Le document donne l’exemple du Soudan, où les armes affluent alors que quelque 200 000 ont été tuées et 2,5 millions d’autres déplacées depuis le début du conflit au Darfour en 2003.