Les Néo-Démocrates éliminent le socialisme de leur préambule

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Publié 14/04/2013 par Stéphanie Marin (La Presse Canadienne)

à 17h36 HAE, le 14 avril 2013.

MONTRÉAL – Droite, gauche, centre? Cherchant à se redéfinir, une majorité écrasante de néo-démocrates ont voté pour modifier le préambule des statuts du parti et y faire disparaître les références au «socialisme».

Le changement de langage peut paraître anodin pour certains, mais le NPD cherche à se positionner en vue des prochaines élections de 2015.

Et c’est le débat sur le préambule qui a le plus soulevé les passions au Congrès politique du Nouveau Parti démocratique (NPD), qui s’est terminé dimanche après trois jours de débats.

Ainsi, ils étaient 960 dimanche à avoir voté en faveur de la résolution et 188 à s’y être opposés.

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Malgré les longues files de militants devant les micros, on a coupé court au débat. Après une poignée d’interventions, un partisan a demandé à passer au vote, au plus grand dam de ceux qui s’opposaient à la résolution.

Les délégués ont fait mentir le proverbe «jamais deux sans trois». Car ce coup-ci, la troisième fois aura été la bonne; lors des deux congrès précédents, le délicat débat avait été reporté.

Le centre de l’échiquier

Après avoir réitéré samedi leur soutien à leur chef Thomas Mulcair dans une proportion de 92,3 pour cent, les militants ont ainsi indiqué qu’ils étaient prêts à le suivre pour amener le parti vers le centre du spectre politique.

Pour les responsables du NPD, le changement vise à moderniser la constitution du parti, à définir plus précisément ses positions politiques et à mieux le faire connaître à ceux qui voudraient s’y joindre.

Mais plusieurs observateurs estiment que la stratégie est plutôt de tirer le parti vers le centre, pour attirer un plus large groupe d’électeurs et ainsi soutirer des votes au Parti libéral. Tout cela, afin d’augmenter les chances du NPD de prendre le pouvoir en 2015.

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La manoeuvre a par contre eu pour effet d’aliéner la faction plus à gauche du parti, qui s’inquiète que M. Mulcair ne fasse du NPD une autre mouture du parti libéral en dirigeant ses politiques vers la droite.

«Le NPD n’a pas l’air d’un parti qui risque de perdre son identité», a lancé Bill Blaikie, un militant de longue date et ancien député, qui appuyait le changement.

«Ce n’est pas une question d’amener le parti au centre, autant qu’une question d’amener le centre au parti», a pour sa part dit Thomas Mulcair lorsque questionné sur le sujet, en point de presse au terme du congrès.

«C’est la façon de rejoindre et d’aller chercher des gens à l’extérieur de notre base traditionnelle», a-t-il souligné.

Une stratégie politique pour amener plus de gens à voter pour le NPD, résume le député Alexandre Boulerice qui ne croit pas qu’il s’agissait d’une chicane de mots. Pour lui, centre, gauche ou centre-gauche, peu importe: «on est tous des progressistes», dit-il.

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Mais la modification des statuts ne faisait pas l’unanimité.

Les députés au Québec ont gagné parce qu’ils représentaient le changement, a averti une jeune militante Atefa Akbary. «Ce n’est pas le moment de se faire confondre avec les libéraux».

L’ancien préambule donnait beaucoup d’importance au concept du socialisme. Dorénavant, seule une référence aux «traditions sociales démocrates et socialistes démocratiques» survivra: une référence au passé et à l’héritage du NPD.

Profits et propriété

Et sera aussi effacée la mention que «la production des biens» ne doit pas être faite «en fonction des profits». Tout comme l’énoncé sur la «propriété sociale» qui disparaîtra dans la foulée.

On parle désormais dans le préambule de «bâtir une économie prospère et partager les avantages de la société plus équitablement».

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Car pour convaincre l’électorat, Thomas Mulcair mise sur l’économie et l’exploitation des ressources, à condition que ce développement soit «durable». Ce sera d’ailleurs là le thème de la campagne de 2015, a-t-il dit.

D’ailleurs, tout le congrès néo-démocrate était placé sous le signe de la préparation électorale. Le NPD insiste que son but est d’abord et avant tout de battre les conservateurs de Stephen Harper.

Sur ce terrain, le chef Thomas Mulcair affirme que le NPD «jouit d’un avantage insurmontable au Québec».

Il a largement évité de parler des libéraux et de l’impact sur la popularité de son parti du résultat de la course à la chefferie du Parti libéral. Et M. Mulcair a fermement écarté une possible coopération avec les libéraux pour éviter la division du vote progressiste. «On va présenter 338 candidats en 2015», a-t-il martelé.

Pas de controverses svp

La réunion biennale des néo-démocrates était aussi l’occasion de discuter des politiques du parti et d’en réécrire certaines. Mais plusieurs résolutions qui ont atteint le plancher du congrès pour y être débattues ne faisaient que confirmer des politiques bien établies du NPD. Des résolutions plus controversées, comme celles visant à décriminaliser la prostitution et une autre portant sur l’accessibilité ou la gratuité des frais de scolarité, ont été reportées à plus tard.

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Plus de 2000 militants, dont près de 700 du Québec, se sont inscrits pour le congrès tenu à Montréal.

La métropole a été choisie notamment pour remercier le Québec, dont la population a élu un nombre record de députés aux dernières élections fédérales, propulsant le parti au statut d’opposition officielle aux Communes pour la première fois de son histoire.

Le prochain congrès néo-démocrate aura lieu à l’été 2015 à Edmonton.

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