Les musiques du monde de Daniel Prenoveau

En tournée dans nos écoles

Daniel Prenoveau
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Publié 05/06/2017 par Lila Mouch

Parcourir les écoles afin de faire découvrir aux élèves les différents instruments de la musique du monde, voilà le projet du Montréalais Daniel Prenoveau, grand gagnant en 2010 du Grand Prix de la culture Desjardins pour l’Éducation artistique. Il sera de passage à Toronto, à l’école Mathieu Da Costa du Conseil scolaire Viamonde, le 14 juin,

Daniel Prenoveau est un véritable passionné de musique du monde. Sa vie de recherches et d’apprentissages, il la transmet aujourd’hui aux jeunes de la même manière que ses maîtres passeurs.

C’est en 1977 que l’artiste a mis pied en Afrique pour la première fois. Par la suite, il y a passé plusieurs séjours de trois mois à un an, dans la région du Sahel, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Tchad, au Sénégal et dans les pays du Maghreb. Il a aussi parcouru l’Amérique du Sud et l’Europe: une quarantaine de pays en tout.

«Pendant ces voyages-là, je tombais sur des instruments de musique nouveaux pour moi», nous explique-t-il. «Je me suis perdu dans des villages inaccessibles, où les gens ne sont pas connectés à notre civilisation et où on trouve des instruments créés avec pour seuls matériaux la nature qui les entoure.»

1000 tambours

À partir de cette passion personnelle, sans imaginer que cela pourrait intéresser les Canadiens, Daniel Prenoveau a commencé à faire des représentations avec les instruments ramenés de ses voyages. Il a réalisé rapidement que les Canadiens y trouvaient un intérêt. «Que ce soit avec mes ateliers auprès des adultes et d’enfants, les gens sont surpris de mon parcours et des pièces ramenées.»

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Même si l’artiste admet qu’il a pris des risques selon certaines régions du monde en guerre, sa curiosité envers la profusion d’instruments de musique en Afrique l’emporté. «Ils ont 1000 sortes de tambours différents!»

Instruments ramenés de pays étrangers par Daniel Prenoveau.
Instruments ramenés de pays étrangers par Daniel Prenoveau.

Sa transmission des musiques du monde passe notamment à travers un apprentissage sociologique de l’art. «Ils s’expriment différemment, la musique est partie prenante des évènements, des récoltes ou des premières pluies. Chaque évènement de la vie est ponctué par des chants, des danses et de la musique.»

Cette passion – qui, pour lui, est aussi un devoir de mémoire – lui a fait découvrir «des affaires fascinantes qui remontent à certains siècles. Du temps de l’esclavage par exemple. On découvre aussi des histoires de l’époque, on apprend du rôle social de l’instrument, de l’histoire du pays».

Selon lui, il faut apprendre le monde à travers certains peuples et ainsi comprendre leur rapport à la musique. D’ailleurs, souvent, «avant de commencer mes recherches, je devais demander la permission au chef de la tribu. Alors on nous invite à manger et on essaie de communiquer», raconte-t-il.

Récompense

À l’école Mathieu Da Costa, il va créer une pièce musicale avec les enfants. «Nous utiliserons des instruments à cordes, des percussions, balafon, djembé, aboyé, fuya, bâton de pluie…» Pour apprendre à jouer de ces instruments, aucuns prérequis ne sont nécessaires.

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Pour Daniel, «il faut vivre l’expérience pour prendre conscience et être sensibilisé à ce qui se passe dans le monde, faire évoluer les mauvaises nouvelles que l’on entend sur ces peuples-là, souligner les bonnes nouvelles».

Après ses ateliers, «cela arrive que des jeunes s’approchent de moi et me disent ‘plus tard je veux faire comme toi’… Ça, c’est la récompense!»

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