Avec la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, il y a donc 20 ans, quatre mois après la première brèche dans le rideau de fer entre la Hongrie et l’Autriche (27 juin), l’humanité pouvait espérer que cette forme de construction disparaîtrait définitivement de par le monde. Hélas, il n’en est rien, les murs existent toujours. On en recense encore plusieurs, notamment entre les États-Unis et le Mexique, entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, la ligne verte de Chypre, la barrière électrique du Cachemire, les murs de Bagdad et le mur en Palestine.
Certes, l’érection de murs est une vieille tradition et tout le monde connaît la grande muraille de Chine, qui vient de s’allonger de 2 000 km pour atteindre 8 851,8 km, ce qui ne la rend pas visible de la lune, contrairement à une légende moderne. Les Romains construisaient des murs dont il subsiste des restes, comme le mur d’Hadrien, édifié pour protéger la frontière nord de la province romaine de Bretagne.
Et l’on pourrait multiplier les exemples, en citant les villes protégées par des murailles, comme Rome ou, sous l’inspiration de Vauban, de nombreuses cités. Les citadelles, comme celle de Québec, ne sont qu’un des éléments de ces constructions. Et l’époque moderne verra en Europe la construction en France de la célèbre ligne Maginot et en face, en Allemagne, la ligne Siegfried, deux systèmes de défense qui n’ont servi à rien, la ligne Maginot ayant été contournée par la Blitzkrieg.
Inutilité
Et c’est bien une démonstration de l’inutilité finale des murs, que l’on contourne, que l’on transperce, que l’on abat, que l’on rase. Ce qui pouvait être utile au temps des invasions par des troupes à pied ou à cheval n’a plus aucune efficacité à l’heure actuelle en cas de conflits armés classiques.
Et dans les guerres qui n’en sont pas, «les guerres asymétriques», les murs ont toujours des failles et l’adversaire les trouve en passant à côté ou par dessus. Les projectiles ne connaissent pas de barrière.