Les MREF préfèrent l’inclusion à l’intégration

Francophonie de souche vs plurielle

Des images tirées du rapport «Par, pour et avec» de l'AFO sur le multiculturalisme de la francophonie ontarienne.
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Publié 29/10/2019 par François Bergeron

Il y a une fracture dans la francophonie ontarienne entre les francophones dits «de souche» et la francophonie dite «plurielle» issue d’une immigration plus ou moins récente.

Cela fait que l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) – le lobby politique officiel de tous les Franco-Ontariens, dominé par les «de souche» – ne sert pas toujours les intérêts des «minorités raciales et ethnoculturelles francophones» (MREF)… qui, d’ailleurs, n’aiment pas beaucoup cette dénomination.

Ce sont là quelques constats du rapport Par, pour et avec publié récemment par l’AFO, qui est le fruit de consultations menées au cours de l’été 2018 auprès de ces MREF par Léonie Tchatat, la directrice générale de La Passerelle I.D.É. à Toronto.

Scandales

Au printemps 2019, des enquêtes du Toronto Star et de Radio-Canada, sur le rendement et la transparence de La Passerelle, ont emmené des agences locales, deux ministères provinciaux et au moins un ministère fédéral à rompre ou suspendre leurs liens avec l’organisme torontois.

Mais le rapport de Léonie Tchatat reste crédible, assure le directeur général de l’AFO, Peter Hominuk: «Le rapport fait le compte-rendu de ce qui s’est dit aux rencontres MREF de l’été 2018. J’y ai assisté, et le rapport est fidèle à ce qui a été dit lors de ces rencontres.»

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Quatre consultations ont eu lieu à Toronto, London, Sudbury et Ottawa: 95 personnes y ont pris part.

Inclusion vs intégration

Le titre du rapport fait référence au «par et pour» souvent revendiqué par l’AFO dans des dossiers touchant à la gestion des institutions francophones, en éducation notamment.

Le «avec» ajoute la dimension de «l’inclusion» des minorités, que plusieurs intervenants ont dit préférer à «l’intégration».

Léonie Tchatat

L’inclusion respecterait davantage les particularités et les accents de chacun, alors que l’intégration les effacerait au profit d’une uniformisation moins heureuse.

Le rapport mentionne aussi que les organismes MREF seraient «sous-financés».

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Dialogue et engagements

Les gens consultés ont recommandé d’améliorer les communications et le dialogue entre l’AFO et la communauté MREF. On veut aussi que l’AFO établisse un plan d’engagements concrets envers la communauté MREF.

En diffusant le rapport, l’AFO a immédiatement créé un comité consultatif qui a pour mandat de développer «des stratégies et des mécanismes adéquats pour favoriser une plus grande collaboration et inclusivité des communautés MREF au sein des collectivités franco-ontariennes».

«Lors des consultations, l’AFO et la communauté MREF ont démontré une ouverture à oeuvrer ensemble pour bâtir un Ontario français plus fort et pluriel. Ça me rend confiant pour l’avenir, même si le travail qui nous attend est énorme», a déclaré Peter Hominuk.

«Je reste persuadée que l’épanouissement de la communauté francophone est lié à sa capacité à s’adapter à la francophonie plurielle», a commenté Léonie Tchatat.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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