Le 26 octobre dernier, lorsque le secrétariat de la Convention sur les changements climatiques (UNFCCC) a lancé le troisième mécanisme de flexibilité du Protocole de Kyoto, celui de la mise en oeuvre conjointe (MOC) des projets visant à reduire la dégradation de l’environnement mondial, nous avons compris que trois portes de sorties sont ouvertes à tous les pays industrialisés coincés justement entre l’industrialisation et l’émission des gaz à effet de serre (GES).
Comme tout traité international, souvent qualifié de gentlement agreement, le protocole de Kyoto prévoit la possibilité de recourir à trois mécanismes de flexibilité: les permis d’émission, le mécanisme de développement propre (MDP) et la mise en œuvre conjointe (MOC).
Les permis d’émission permettent de vendre ou d’acheter des droits à émettre entre pays industrialisés. Le deuxieme mécanisme repose sur la réalisation de projets qui permettent aux organismes du secteur public ou privé des pays industrialisés d’investir dans des activités qui réduisent les émissions de GES dans des pays en développement et d’acquérir des crédits en retour. Ces crédits permettent à leur tour de compenser les émissions par les ventes des déficits en gaz sur le marché libre.
Enfin, la mise en œuvre conjointe, établie lors de la conférence de Marrakech et mise en place lors de la dernière conférence des parties-MOP, permet aux pays développés d’investir dans d’autres pays développés, notamment des pays à économie en transition de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Est, et d’obtenir des quotas d’émission de carbone qu’ils peuvent utiliser pour respecter leurs engagements en matière de réduction des émissions.
Même comme ces mécanismes frisent le début de la marchandisation du phénomène de pollution mondiale, plusieurs pays, même le Canada, gagneraient dans Kyoto.