Les maux et les mots de l’économie

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Publié 25/11/2008 par Martin Francoeur

Depuis plusieurs semaines déjà, à part bien sûr les élections fédérales et les élections présidentielles américaines, ce sont les nouvelles économiques qui retiennent l’attention des médias. L’économie mondiale est en grave période de turbulences et il n’est pas toujours facile de se retrouver dans le vocabulaire de Wall Street ou de Bay Street, qui a maintenant des échos jusque dans nos portefeuilles de placements, nos régimes de retraite ou nos habitudes de consommation.

Pour y voir un peu plus clair, j’ai retenu quatre grands concepts qu’on évoque abondamment ces temps-ci et qui méritent qu’on s’y attarde. Après avoir consulté certains ouvrages économiques et certains dictionnaires spécialisés, je vous propose quelques petites définitions qui permettent de saisir quelques nuances et autant de subtilités des soubresauts de l’économie.

Le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française aura été d’un grand secours dans cette aventure. Les fiches qu’il contient permettent de bien comprendre un concept et je ne vous cacherai pas que, faute de grandes connaissances en économie ou en finance, je reproduis presque intégralement certaines de ces définitions. Elles ont le mérite d’être claires et généralement concises.

S’il est un mot qui revient fréquemment dans les nouvelles depuis le début des déboires observés sur les marchés boursiers, c’est bien le mot «crise». Une «crise économique», ou tout simplement une «crise» est en fait une perturbation grave et de longue durée de l’activité économique qui survient à la fin d’une période de contraction (ou de dépression), ou qui peut être déclenchée soudainement par un phénomène accidentel. On peut aussi définir la crise comme étant une rupture d’équilibre entre l’offre et la demande de biens et services, génératrice d’un processus dépressif de la conjoncture économique. Le Grand dictionnaire terminologique, qui s’appuie ici sur certains manuels comptables ou de sciences économiques, indique que les principales manifestations d’une crise économique sont la chute brusque de la production, la fermeture d’entreprises, un chômage important et prolongé, la réduction des transactions et peut-être une baisse sensible des prix. La crise économique peut être précédée par une crise financière, qui touche d’abord et avant tout les sociétés inscrites en bourse.

Il existe donc certaines similitudes entre la crise économique et la «dépression économique». Celle-ci est définie comme étant la partie creuse du cycle économique, caractérisée par une stagnation plus ou moins prolongée de l’économie. Les symptômes de cette «dépression» sont nombreux: la production est à un faible niveau, bien au-dessous de la capacité des industries, les faillites sont nombreuses, le chômage est élevé et le niveau de vie (sinon le prix des marchandises) est à la baisse.

La baisse généralisée des prix des marchandises, à laquelle font référence les deux concepts précédents, est étroitement associée au phénomène de la «déflation». On la définit d’ailleurs comme étant la baisse cumulative du niveau général des prix à la consommation et de la masse monétaire, qui est accompagnée d’une réduction massive de l’activité et d’un fort accroissement du chômage. On nous précise aussi que la déflation suit une crise de surproduction qui oblige les entreprises à baisser leurs prix pour tenter de vendre leurs produits, mais aussi à réduire l’emploi et à baisser les salaires.

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Le Grand dictionnaire terminologique mentionne que par extension de sens, le terme «déflation» désigne aussi l’ensemble des conséquences qu’elle entraîne: diminution du produit intérieur brut, baisse du revenu national et augmentation du chômage.

Enfin, on peut parler aussi d’une «récession», autre terme à la mode s’il en est un. La récession est un mouvement général qui caractérise une économie en perte de vitesse, ou encore la situation économique d’un État dans laquelle le produit national et le pouvoir d’achat sont simultanément décroissants. On nous dit que le mécanisme de la récession est déclenché d’abord par un ralentissement du rythme de progression, puis par une stagnation, enfin par une régression de plusieurs indices: la production, les investissements, les rémunérations, l’emploi, les crédits en circulation, le commerce extérieur.

Il faut avouer que ce sont là des concepts qui caractérisent assez bien la situation de notre économie. Les difficultés de certaines grandes entreprises, notamment celles du secteur de l’automobile ou du secteur forestier, la baisse du prix de l’essence, la chute du dollar canadien, les statistiques du chômage en hausse ou la baisse appréhendée de la croissance économique sont autant de facteurs que l’actualité nous ramène presque quotidiennement depuis quelques semaines.

Il ne reste qu’à espérer que cette période de turbulences soit la plus courte possible et que ses impacts ne soient pas trop considérables…

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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