COVID, déconfinement, quarantini, distanciation sociale ou physique: de nouveaux mots, de nouveaux sens à des mots préexistants et de nouvelles locutions sont apparus depuis le début de la pandémie. Ils permettent de nommer la nouvelle réalité et les adaptations sociales que la population a subies ou qu’elle s’est inventées par la force des choses.
C’est un réflexe tout à fait normal, estime Karine Gauvin, professeure de linguistique à l’Université de Moncton. «J’ai comme l’impression que ce virus-là nous est tombé dessus du jour au lendemain, donc il y avait une nécessité d’avoir des mots tout de suite. Ça ne donne pas beaucoup de temps pour voir où les dés vont tomber. On va juste utiliser ces mots et c’est comme ça.»
Le virus à couronne
En premier lieu, le nom du fléau: coronavirus. C’est un mot qui existe depuis longtemps, mais c’est vraiment avec l’arrivée de la CoViD-19 qu’il s’est fait connaitre auprès de la population en général.
Les coronavirus forment une famille de virus qui provoquent une gamme de maladies allant à d’un rhume banal à des maladies respiratoires graves et mortelles comme le SRAS, il y a quelques années.
Karine Gauvin n’aime guère ce mot, puisqu’il est de construction anglophone, constitué d’abord de l’élément spécifique (corona) puis de l’élément général (virus). «En français, on ne devrait pas utiliser un mot comme ça, dit-elle. Parce que, si l’on construisait ce mot en français, on ferait le contraire, ce qui donnerait “virus corona”.»