Il y a quelques semaines paraissait dans le Globe and Mail un article sur les matins d’enfer. Les scénarios vécus par la famille de quatre enfants qu’on y décrivait présentaient évidemment des cas extrêmes (de brossage de dents à l’arrêt d’autobus, de cheveux qui n’ont jamais vu une brosse, de gamins couchant dans leurs vêtements d’école pour sauver du temps). C’est drôle et divertissant à lire. À moins que ça ne soit franchement inconfortable parce qu’on s’y reconnait un peu trop! Dans de nombreuses familles, plus de six mois après le début de l’année scolaire, c’est toujours pas réglé cette histoire des matins stressants.
Comment ça se passe dans les autres familles?
J’ai interrogé une directrice d’école pour avoir une idée du nombre de retards qu’elle a observé tout au long de sa carrière de 25 ans au sein des écoles élémentaires de Toronto. «Pour une école de quartier de 400 élèves, on peut normalement s’attendre à une vingtaine de retardataires chroniques, affirme-t-elle, dont la moitié au niveau préscolaire.» Les parents de jeunes enfants tentent de s’ajuster à cette nouvelle phase dans leur vie familiale.
Pour un élève officiellement en retard, combien arrivent tout juste pour la cloche, après un départ précipité et chaotique de la maison? Les anecdotes de mères « barbouillées » pour le reste de la journée d’avoir trop crié le matin fusent de toute part et laissent croire que les vingt retardataires sur 400 ne sont que la tête de l’iceberg. «J’ai p’u de bas propres!» «Où as-tu mis tes mitaines?» «Pourquoi ne m’as-tu pas dis hier qu’il fallait signer ça!» Ah, les petites phrases du rituel matinal… Ça nous arrive à tous, n’est-ce pas?
Plus il y a d’enfants, plus c’est l’enfer?
On serait porté à croire que c’est mathématique: plus on a d’enfants, plus c’est l’enfer le matin. Et bien pas nécessairement. J’ai interviewé une mère au travail ayant quatre enfants, qui affirme que les matins se passent dans une harmonie relative chez elle. Elle attribue son succès à trois problèmes spécifiques qu’elle a choisi de régler dès qu’elle a compris qu’ils étaient la source majeure de leur stress matinal:
• les vêtements: choisis et étalés la veille, incluant ceux de la mère!
• les sacs d’école: remplis la veille après les devoirs (une bonne occasion de trouver les feuilles à signer) et placés près de la porte d’entrée
• les déjeuners: la cuisine réarrangée pour que les aliments et la vaisselle soient facilement accessibles par les petits