Les manufacturiers réclament de l’aide

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Publié 31/10/2008 par La Presse Canadienne et L'Express

De nombreuses compagnies manufacturières à succès canadiennes disparaîtront au cours de l’année à venir à moins que le gouvernement fédéral n’intervienne d’urgence en leur accordant des garanties de prêts pour qu’elles demeurent à flot d’ici à ce que les conditions s’améliorent, prévient le plus important regroupement de manufacturiers au pays.

Le président de l’association des Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC), Jayson Myers, a lancé cet appel de détresse mardi, un jour après que les producteurs canadiens de pièces pour automobile eurent affirmé que l’industrie avait besoin de prêts à court terme totalisant jusqu’à 1 milliard $ afin de leur permettre de survivre à la crise du crédit.

Le secteur de l’automobile n’est cependant pas le seul de l’industrie qui a besoin d’aide, a indiqué M. Myers, ajoutant que tout manufacturier faisant affaire aux Etats-Unis sur les marchés de l’automobile, de l’immobilier, du matériel industriel et des articles de consommation courante risquait de devoir fermer boutique.

Les régimes de pension veulent un délai

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, affirme que le gouvernement fédéral songe à adopter des mesures afin d’aider les compagnies sous réglementation fédérale à remplir leurs obligations quant aux régimes de pension de leurs employés, dont la valeur a chuté en raison des récentes difficultés des marchés financiers.

M. Flaherty a indiqué mercredi que le gouvernement avait par le passé aidé des entreprises à faire face à leurs obligations de paiement des rentes de retraite. Ottawa se penchera de nouveau sur la question, a-t-il ajouté.

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Des analystes affirment que le déficit de solvabilité des caisses de retraite n’a jamais été aussi important. Au début de l’année, les sociétés constituées en vertu d’une loi fédérale telles que les sociétés de la Couronne croyaient que leurs problèmes de financement des caisses de retraite s’amélioraient, a indiqué Malcolm Hamilton, conseiller au sein de la firme Mercer (Canada). Dix mois plus tard, le problème est plus sérieux que jamais, a-t-il ajouté.

M. Hamilton a affirmé qu’aucune de ces sociétés ne cherchait à être renflouée. Elles souhaitent plutôt que soit prolongé le délai leur permettant de faire face à la situation.

Desjardins bénéficiera des garanties offertes aux banques

Le gouvernement fédéral a laissé savoir qu’il offrira à la Caisse centrale Desjardins les mêmes garanties de prêts à long terme qu’aux grandes banques à charte qui sont sous sa juridiction.

L’annonce a été faite par le ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty, et son homologue du Québec, Monique Jérôme-Forget, lundi. Leur objectif était d’éviter que Desjardins soit désavantagée par rapport à ses concurrentes, dans le contexte de la crise financière mondiale.

Les garanties en question seront fournies en vertu de la Facilité canadienne d’assurance aux prêteurs, annoncée le 23 octobre dernier par M. Flaherty. Ce programme qui sera en vigueur du 1er novembre au 1er mai assure les emprunts à terme contractés par les institutions financières canadiennes afin de les encourager à prêter aux consommateurs et aux entreprises.

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Chez Desjardins, le porte-parole André Chapleau a souligné que la coopérative disposait pour le moment de tout l’argent qu’il lui fallait et qu’elle avait à l’heure actuelle « une très bonne base de capital, même meilleure que la plupart des banques canadiennes ».

Gordon Brown appelle la Chine et les États du Golfe à alimenter un fonds d’aide

Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a invité mardi la Chine et les États du Golfe arabo-persique à alimenter un fonds d’aide aux pays touchés par la crise financière.

C’est aux pays disposant des plus grands excédents budgétaires de contribuer le plus, a estimé M. Brown devant la presse à Londres. « Nous devons agir maintenant, nous devons mettre sur pied ce fonds aussi vite que possible », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, la Chine, détentrice de centaines de milliards de dollars en bons du Trésor américains, s’inquiète de la déconfiture du système financier américain. La Chine a pris un nombre croissant de mesure de stimulation de la croissance: ses exportations, cruciales, souffrent de la situation aux États-Unis et en Europe, et la croissance chinoise, exponentielle ces derniers temps, n’était « que » de 9 pour cent au dernier trimestre, son rythme le plus faible depuis cinq ans.

Une aggravation de la situation, des licenciements et des baisses de la bourse sur les marchés risquerait de mettre à mal la priorité des autorités chinoises: la stabilité sociale et politique.

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