Surplombant les quartiers modernes d’Erbil, les allées étroites et les cours poussiéreuses de la citadelle sont presque désertes. Considéré comme l’une des zones urbaines les plus anciennes sur Terre, avec plus de 8 000 ans d’histoire, ce vestige de l’Antiquité est menacé de ruine, mais les autorités du Kurdistan irakien espèrent le sauver en le convertissant en attraction touristique.
Ce projet est porteur d’espoir pour le riche patrimoine culturel irakien et met en lumière le contraste entre la tranquillité relative de la région du Kurdistan, dans le nord de l’Irak, et la violence qui sévit dans d’autres parties du pays.
Les autorités du Kurdistan irakien veulent transformer la citadelle et les richesses archéologiques que recèle son sous-sol en un site touristique international doté d’hôtels, de cafés, de galeries d’art et d’une vraie population résidant sur place. Actuellement, les bâtiments de la cité antique, en état de délabrement avancé, menacent de s’effondrer.
L’opération de sauvetage s’annonce ardue. Sur les quelque 800 logements que compte la citadelle, «pas plus de 20 se trouvent dans un état acceptable», note Mohamed Djelid, représentant de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) en Irak.
«Ce monument très important au coeur d’Erbil est aujourd’hui mort», souligne de son côté Shireen Sherzad, qui dirige une commission en charge des efforts de restauration et est également conseillère du Premier ministre de la région kurde, Nechirvan Barzani. Elle estime à 35 millions de dollars le coût du projet pour les trois premières années, mais pour le moment il n’y a «aucune ressource de financement».