Si un scientifique annonce une découverte, allez-vous automatiquement l’accepter comme étant fiable? Certains scientifiques répondront que ça dépend de la valeur de cette recherche. Mais pour la majorité des autres personnes, ça dépend de leurs valeurs personnelles.
En d’autres termes, la façon de voir la société qui nous entoure et les idées qui gouvernent notre vie personnelle, déterminent si nous accepterons de faire confiance à un scientifique lorsqu’il dit, par exemple, que la Terre se réchauffe, selon une étude parue en septembre dans le Journal of Risk Research.
Une partie de cette conclusion n’est pas nouvelle: que le grand public soit méfiant envers toute autorité – qu’elle soit scientifique, religieuse, politique ou autre – n’est pas une découverte. Que ceux qui prônent le dirigisme soient plus enclins à croire au réchauffement climatique que les libéraux a déjà fait l’objet de sondages.
Mais que face à un «danger tangible» le citoyen moyen n’accorde de l’intérêt au «consensus scientifique» qu’en tout dernier lieu, voilà qui devient gênant, selon Daniel Kahan et ses deux collègues de l’Université Yale.
Ce n’est pas une question d’ignorance face à la science, soulignent-ils. «Le problème, semble-t-il, n’est pas que les membres du public ne sont pas exposés à ce que disent les scientifiques, ou qu’ils y sont indifférents. C’est plutôt qu’ils ne sont pas d’accord avec ce que les scientifiques leur disent.»