Serge Mwimba est un immigrant francophone installé à Toronto depuis quatre mois. Dans son pays natal, le Congo, il a connu les horreurs de la guerre et les violences infligées aux femmes par des hommes armés prêts à tout pour clamer leur territoire. Aujourd’hui, à sa façon, il contribue à mettre fin aux inégalités de sexe.
Au 2e étage du 152 de la rue Carlton, coincé entre une épicerie et des logements locatifs, un nouveau Centre pour hommes victimes d’abus a ouvert ses portes à la mi-novembre. Une première à Toronto.
Serge Mwimba y travaille comme bénévole plusieurs heures par semaine, et il s’agit d’une cause qui lui tient particulièrement à cœur.
En pleine affaire Gomeshi – un scandale qui, si les faits sont prouvés au tribunal, pourrait révéler au grand jour les abus exercés par certains hommes en position de pouvoir – la démarche de Serge s’inscrit dans une logique différente. Lui veut aider les hommes qui souffrent, ceux aux prises avec des problèmes de santé mentale, ou encore ceux qui viennent tout simplement chercher de l’aide.
Pouvoir hommes-femmes
Selon le directeur du Centre, Justin Trottier, les hommes subissent différentes formes de violence conjugale. Et ils peuvent devenir des proies plus faciles qu’on ne l’imagine. «Il ne s’agit pas tant de questions liées à l’égalité des sexes que d’inégalités dans la répartition du pouvoir hommes-femmes», dit-il.