Toujours pas de femme dans les prix Nobel de physique cette année. Depuis sa création en 1901, le comité Nobel n’a récompensé que deux physiciennes, Marie Curie en 1903 et Maria Goeppert-Mayer en 1963. Une situation que dénonçait la physicienne Pauline Gagnon, dans sa conférence au titre provocateur Belles, mais pas Nobel à l’Université du Québec à Montréal, le 30 septembre.
Pourtant, plusieurs femmes ont été pionnières en physique. Par exemple, l’astrophysicienne britannique Jocelyn Bell-Burnell et la physicienne autrichienne Lise Meitner, dont le monde de la recherche admet les grandes contributions.
La première obtient son doctorat à 24 ans en établissant une carte du ciel en ondes radio. Elle détectera dans ces cartes les premiers pulsars, ces phares stellaires dont le puissant éclat nous parvient de façon périodique, alors même que son directeur de thèse pensait qu’elle perdait son temps. C’est pourtant ce directeur, Antony Hewish, qui obtiendra le Nobel en 1974 pour «son rôle décisif dans la découverte des pulsars».
Jocelyn Bell-Burnell avait l’habitude du sexisme: seule femme sur 50 élèves dans son département de physique, elle se faisait fréquemment siffler en entrant dans la salle de cours. Elle ne protestera pas face au choix du comité Nobel, arguant qu’il est «difficile dans une découverte de départir le travail d’un étudiant de celui de son directeur de thèse».
Présidente de la Société royale d’astronomie entre 2002 et 2004, et enseignante dans plusieurs grandes universités, elle regrettera quand même avoir été «plus félicitée en 1974 pour [s]es fiançailles que pour [s]a découverte» qui ont eu lieu la même année.