En 1994, un rapport de Statistique Canada avait mis en exergue un fort déséquilibre entre les taux d’alphabétisation des francophones et des anglophones au Canada. Une enquête qui avait révélé que les francophones présentaient un retard conséquent sur leurs homologues anglophones en terme de compréhension de textes et de problèmes mathématiques simples. Des variables pourtant jugées essentielles afin de jauger l’adaptabilité d’une personne au sein de notre société.
Douze années après cette première étude, Statistique Canada a décidé de renouveler l’expérience. 23 000 Canadiens se sont prêtés au jeu et se sont vu soumettre un questionnaire d’évaluation de leurs facultés intellectuelles en terme de pratique, de compréhension et de logique.
Une enquête dont les résultats, révélés en toute fin d’année 2006, ont apporté autant d’enseignements que de questions. Premier – et seul – point de réjouissance, le taux d’alphabétisation des francophones a significativement augmenté depuis 1994. Une hausse de 9% du nombre de francophones aptes, selon les critères, à évoluer sans difficultés au quotidien au sein de la société et qui porte le chiffre à un maigre 45%.
Un pâle résultat en comparaison des 61% recensés du côté des anglophones. Des chiffres que l’on retrouve dans les statistiques propres à l’Ontario, qui affiche une très forte progression en terme d’alphabétisation de sa population francophone.
Autre chiffre surprenant, le nombre de francophones de langue maternelle ayant décidé de faire le test en anglais. Selon Statistique Canada, ils seraient 63% en Ontario et même 85% au Manitoba.