Une pénurie de services de santé offerts en français et un désir de la part de la communauté à être servie dans sa langue. C’est ce que révèle Préparer le terrain, le dernier rapport d’une étude de deux ans menée conjointement par 17 réseaux de santé en français au Canada dont le Réseau franco-santé du Sud de l’Ontario. Initiée par la Société en Français (SSF) et financée par Santé Canada, l’étude avait pour but de mieux comprendre les besoins, les lacunes et les priorités en matière de santé des communautés francophones en situation minoritaire.
Avec quelque 175 000 francophones basés dans le sud de l’Ontario, la question de l’accès aux services de santé en français retient l’attention de la communauté et du gouvernement depuis longtemps.
Cependant, malgré les progrès réalisés depuis l’adoption de la Loi sur les services en français de 1986 ou plus récemment avec le lancement du répertoire en ligne des professionnels francophones de la santé (www.cliquezsante.ca), l’accès aux services de santé primaires en français est loin d’être garanti. Selon l’étude, le problème, encore plus présent en région rurale, est d’abord dû à un manque de communication. Une méconnaissance et une défaillance au niveau de la coordination du système et des ressources disponibles en français entraîne un mauvais aiguillage vers les services de santé francophones.
D’autre part, le manque de personnel – qui touche aussi les anglophones – s’explique par le manque cruel de formation professionnelle de base et continue en français ainsi que par les difficultés de recrutement et de maintien en poste. Et ce ne sont pas les nouveaux diplômés qui ont tendance à s’exiler qui vont améliorer la situation.
Au-delà des simples constations, Préparer le terrain veut proposer des pistes de solutions pour agir au niveau de la médecine familiale, la santé mentale et toxicomanie, les services aux enfants ainsi que les services aux aînés, des secteurs considérés comme prioritaires.
À la suite de consultations communautaires, le Réseau franco-santé du Sud de l’Ontario a défini quatre axes stratégiques à l’échelle provinciale à savoir les lieux d’accès, les ressources humaines, la promotion de la santé et la prévention des maladies ainsi que la planification et la gestion des services.