Les tribunaux canadiens ont tenu compte de la vision des communautés francophones en situation minoritaire et de leur interprétation de l’histoire: les droits qui nous sont reconnus ne sont pas fondés sur la tolérance et l’accommodement. Ce sont des droits fondés sur la reconnaissance de notre statut en qualité de francophone, et de notre droit de maintenir et de développer notre langue et notre culture. Ce sont des droits fondamentaux par nature; c’est ce qui fait en sorte que ces droits, à la fois individuels et collectifs, font l’objet d’une interprétation progressive et généreuse.
Voilà ce qu’a démontré Michel Bastarache, ex-juge de la Cour suprême du Canada, aujourd’hui avocat conseil au cabinet Heenan Blaikie, lors de l’allocution qu’il a prononcée le 11 août dernier dans le cadre du 4e Congrès mondial acadien qui se déroule jusqu’au 23 août prochain dans la péninsule acadienne du Nouveau-Brunswick.
Commentant d’abord les documents juridiques internationaux, Michel Bastarache a indiqué que ceux-ci sont vagues et sans mesures de contrainte; ils servent surtout à interpréter les législations nationales (plus de 160 États ont des lois linguistiques) et à établir des principes.
L’Organisation des Nations Unies a néanmoins créé un poste de commissaire pour les minorités nationales et encouragé l’adoption de nouveaux instruments internationaux.
La loi linguistique a souvent pour but simplement de diminuer les tensions sociales en minimisant les occasions de discorde. Mais, au Canada, elle vise un objectif plus grand, soit la création de conditions propices au développement harmonieux des différents groupes linguistiques et l’encouragement de ceux-ci à contribuer pleinement au développement économique, social et culturel de l’ensemble de la population.