«L’histoire passée et récente continue de faire avancer l’idée d’obtenir une véritable université de langue française. Dans l’esprit des francophones qui ont vécu cette histoire, le mot «bilinguisme» pour les institutions est devenu le symbole de concessions qui leur sont faites par d’autres, le symbole de l’absence de pouvoir et la négation de leur égalité comme citoyens.»
C’est ce qu’a déclaré le professeur Stacy Churchill alors qu’il participait le 23 mars dernier à un panel sur les dimensions sociologiques, psychosociales, politiques et linguistiques de différentes formes d’éducation en français qui pourraient être offertes par les établissements post-secondaires de l’Ontario. Tenue au Campus Glendon de l’Université York, l’activité s’inscrivait dans le cadre de la 3e édition du Forum de la francophonie torontoise.
Comment élargir l’accès au post-secondaire en français dans notre région (Centre Sud-Ouest de l’Ontario) qui compte autant de francophones que le Nouveau-Brunswick? Cette question était bien présente à l’esprit des participants au Forum au moment où le professeur Churchill a présenté son interprétation personnelle des évènements depuis l’annonce faite en 1967 par le premier ministre Robarts au sujet de l’éducation franco-ontarienne.
Selon le professeur Churchill, la publication en 1968 du rapport du Comité sur les écoles de langue française de l’Ontario ouvrait plus de trois décennies de luttes pour obtenir, au niveau élémentaire et secondaire, un traitement égal à celui offert aux anglophones.
Il souligne un constat important: «il faut toujours faire la distinction entre les structures des institutions bilingues, avec leur manque de flexibilité et leurs impératifs de fonctionnement interne, et les personnes – les éducateurs – qui agissent à l’intérieur du système. » Il affirme avoir toujours été impressionné par le dévouement des éducateurs, tant anglophones que francophones, des universités bilingues et par la sincérité des désirs exprimés par leurs hauts responsables pour promouvoir le français.