Les corbeaux attaquent et blessent un grand nombre d’animaux de ferme: moutons et vaches surtout.
Ce phénomène a mérité une première étude sur la prédation des corbeaux. Jillian Craig, spécialiste des petits ruminants du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO), en a présenté les résultats ce printemps.
Remarqué par le programme d’indemnisation
Un projet en trois étapes a pris place depuis l’an dernier. Tout d’abord, un sondage a été effectué afin de récolter des données concernant la prédation des corbeaux sur les fermes de moutons et de bœufs.
Ensuite, des moyens de dissuasions non létaux sur des fermes de moutons ont été testés.
Finalement, la dernière partie de projet consistait à répertorier sur la carte de la province d’où provenaient les cas grâce au Programme ontarien d’indemnisation des dommages causés par la faune (POIDCF).
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Coups de bec
Ce qui a été documenté en 2018 a été la prémisse pour l’étude effectuée à l’été 2019. Plusieurs blessures, à des agneaux entre autres, avaient été remarquées grâce au POIDCF.
Ces blessures ont été effectuées par des corbeaux. Parmi les blessures les plus fréquentes, on note des coups de bec arrachant des morceaux de peaux et des blessures importantes qui touchent les yeux, le rectum, la langue, le crâne et même l’abdomen des agneaux.
Les corbeaux (Corvus corax) sont des oiseaux extrêmement intelligents. Ils peuvent attaquer directement du ciel. Ce sont des prédateurs redoutables et des charognards qui se nourrissent souvent sur des carcasses d’animaux morts et dans les déchets.
Toutefois, il arrive qu’ils s’attaquent à des animaux qui sont en vie et plus vulnérables tel que les jeunes et nouveau-nés ou les plus faibles. Ces oiseaux sont d’ailleurs considérés des pestes, car ils mangent souvent les produits agricoles.
Moins de cas en 2019
En 2017, ce sont 26 morts de moutons et agneaux par des bêtes aviaires qui ont été répertoriées en Ontario. Le district de Parry Sound en comptait à lui seul 13 et le Timiskamingue le suit avec quatre cas. Les autres sont situés pour la majorité dans le Sud de la province.
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En 2018, on passe à 50 cas. C’est alors le comté de Peterborough qui en compte plus de la moitié à lui seul, soit 26, suivi par le comté Grey, le district de Thunder Bay et celui de Parry Sound avec respectivement six, cinq et quatre cas.
En 2019, 23 cas de morts d’agneaux par un corbeau sont enregistrés. La baisse de 2019 peut être en partie attribuable aux méthodes mises en place sur certaines fermes en lien avec le projet du MAAARO.
Pertes sous-estimées
En trois ans de données récoltées, une centaine de bêtes ont été répertoriées comme ayant subi des prédations aviaires. Il est fort probable que ces chiffres soient des sous-estimations des pertes réelles, si les producteurs ne rapportent pas toujours les cas ou si les producteurs ne savent pas que la mort de leurs bêtes est attribuable aux corbeaux.
Parfois, certains producteurs pourraient ne pas juger nécessaire de déclarer la mort d’un nouveau-né quelques heures ou jours après la naissance, considérant que ça n’en vaut pas la peine.
Si certaines bêtes ont seulement été blessées et non tuées, il est aussi envisageable que les cas n’aient pas été rapportés. Les sous-déclarations sont un obstacle et les vrais chiffres sont probablement plus élevés.
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Par ailleurs, ce ne sont pas seulement les moutons et agneaux qui sont touchés. Entre 2017 et 2019, la province a répertorié plus de 70 cas de prédation aviaire dans la province pour les bovins.
Dissuasion
Selon le sondage auprès de 24 fermes avec une moyenne de troupeau de 480 têtes, la majorité des décès par corbeaux se produisent dans les pâturages.
Fait étonnant, des cas ont aussi été répertoriés à l’intérieur des installations de la ferme ou de l’enceinte des bâtiments. Jillian Craig et son équipe ont donc testé des moyens de dissuasion non létaux afin de voir si cela pouvait assurer une meilleure sécurité des troupeaux.
Divers moyens de dissuasion ont été testés en 2019 auprès de neuf fermes. Voici ce qui ressort comme recommandations selon la recherche et les résultats obtenus auprès des producteurs lors du sondage:
– Un chien de garde pour le troupeau semble être un bon moyen d’éloigner les corbeaux et éviter les pertes. Plusieurs producteurs en possèdent un.
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– De faux corbeaux morts faits de plastique ont été utilisés dans les tests. Faits de vraies plumes de corbeaux, ils ont été suspendus tête en bas dans les champs grâce à des mats. Le raisonnement laisse croire que si un corbeau voit son corps pendu tête à l’envers, cela pourrait le décourager et lui faire sentir un danger. Chez une des fermes, aucun décès n’a été enregistré tout au long de l’essai d’une durée de 36 jours. Chez une autre, quatre décès sont quand même survenus en huit jours à peine, le premier après quatre jours.
– Des ballons aux yeux de prédateur ont aussi été testés. Peu dispendieux, on en a installé sur quatre fermes, mais les résultats sont mixtes. Sur une ferme, aucun décès n’est survenu les 15 premiers jours et soudainement un animal a été tué. Sur d’autres fermes, où on a utilisé plus d’une sorte de techniques, les corbeaux n’ont pas été aperçus tout le long de la durée de l’étude dans les bâtiments et aucune perte n’a été déclarée.
– Un cerf-volant en forme et couleur de corbeau attaché après une perche de 20 pieds a également été testé. Toutefois, s’il n’y a pas de vent, il n’a pas le même effet et reste simplement suspendu. Cela a fonctionné pendant trois jours, après quoi le fermier a vu les corbeaux revenir. De plus, les moutons et les chiens étaient nerveux quand le cerf-volant volait au vent. Éventuellement ils s’y sont habitués, mais cela pose la question: est-ce que ça pourrait rendre un chien accoutumé aux corbeaux?
– Le tir au fusil peut aussi être un moyen de dissuader les corbeaux d’attaquer. Bien que le tir de fusil dans le but d’apeurer est faisable, le véritable tir d’oiseaux, lui, n’est permis qu’à certains moments de l’année et sous certaines conditions.
– D’autres moyens de dissuasion maison ont été testés, comme des réflecteurs ou des objets bougeant avec le vent et très colorés, mais les corbeaux ne semblaient pas effrayés en général. Certains y trouvaient même du plaisir et s’amusaient avec.
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Oiseaux intelligents
Pour les résultats préliminaires de 2019 de cette étude, il est recommandé que des moyens de dissuasion non létaux soient utilisés seulement lorsque vous avez un problème de prédation de corbeau.
Comme ces oiseaux sont très intelligents, les moyens de dissuasion ne devraient être utilisés que pour une courte période de temps afin que les corbeaux ne s’y habituent pas rendant les systèmes inefficaces.
De même, il est recommandé de jeter les morts à l’abri des corbeaux pour ne pas qu’ils goûtent par exemple à la chair et les yeux et y prennent goût, s’attaquent à des animaux vivants ensuite.
La suite du projet aura lieu cet été. Malgré la situation actuelle avec la crise de la COVID-19, Jillian Craig a assuré que les tests pour les moyens de dissuasion continueraient cet été sur les fermes avec des mesures sanitaires sécuritaires pour tout le monde.
Corbeau ou corneille?
Le corbeau Corvus Corax a un cou large et plusieurs plumes qui l’entourent. Totalement noir, il est armé d’un puissant bec semblable à un couteau. En vol, on le reconnaît avec sa longue queue large terminant en pointe. De plus, il est plus élancé que la corneille avec de longues ailes étroites et longues.
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Que ce soit le corbeau mâle ou femelle, leur longueur varie de 56 à 29 cm environ avec un poids variant de 689 à 1625 grammes. La longueur des ailes d’une a l’autre est de 166 à 188 cm. Comparativement une corneille, a une longueur d’une aille à l’autre d’à peine 75 cm environ. On retrouve plus souvent le corbeau en zones rurales.
Dans les villes, on retrouve plus fréquemment des corneilles, bien que les corbeaux puissent y faire leur tour.
La corneille est beaucoup plus petite que le corbeau. Sa queue est arrondie au lieu d’être en pointe. Les corneilles sont plus souvent en groupe tandis que les corbeaux sont plus solitaires ou en couple seulement.
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