Les Congolais de Toronto en marche contre Kabila

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Publié 10/01/2012 par Amandine Sanial

Alors qu’une guerre civile fait rage depuis des années en République Démocratique du Congo (RDC), les Congolais du monde entier, dont plusieurs à Toronto, se mobilisent et luttent à leur manière contre un système d’élections et un président vigoureusement contestés.

En novembre dernier, les élections présidentielles et législatives en RDC ont reporté au pouvoir l’actuel président Joseph Kabila, à la tête du pays depuis l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila en 2001. Ce dernier avait renversé le régime Mobutu en 1997.

En face, l’opposant au régime Étienne Tshisekedi s’est proclamé élu par les Congolais, malgré l’annonce des résultats officiels en faveur du président sortant. Mentionnons que le Dr Tshisekedi s’est déplacé au Canada, en juin dernier, rencontrant notamment ses partisans torontois.

En résidence surveillée à Kinshasa depuis le 26 novembre, Tshisekedi bénéficie aujourd’hui d’un soutien politique conséquent: depuis plus d’un mois, l’investiture de Kabila provoque des réactions.

Samedi, une huitième manifestation a rassemblé, en face de Queen’s Park et sur les rues Bloor et Yonge, les Congolais de Toronto, bien décidés à ne pas baisser les bras.

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Pressions canadiennes,

Le 6 décembre, suite à l’annonce des résultats électoraux, près de 150 personnes d’origine congolaise avaient déjà manifesté leur colère envers Joseph Kabila devant le consulat américain sur l’avenue University. La veille du Nouvel An, clôturant l’année en colère, autant d’opposants étaient mobilisés rue Yonge.

Ce samedi, les Congolais appelaient le gouvernement canadien à faire pression sur la scène politique congolaise.

Pour Aimé Kabuya, président de l’Union provinciale des minorités raciales et ethnoculturelles francophones de l’Ontario (UP-MREF), le rôle des Congolais de Toronto est primordial: «Notre objectif est de sensibiliser les Canadiens et demander au gouvernement de prendre une décision claire quant à l’élection truquée de Kabila, avant que les Congolais prennent les armes».

Entreprises minières

Selon plusieurs ressortissants congolais, en participant à l’exploitation de minerais en Afrique, plusieurs entreprises canadiennes et multinationales se rendraient complices du massacre perpétré au Congo et soutiendraient ainsi le gouvernement Kabila.

Aujourd’hui, neuf compagnies canadiennes auraient déjà été condamnées pour leur collaboration avec les milices congolaises.

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«L’enjeu n’est pas seulement de soutenir Tshisekedi dans sa lutte pour restaurer la démocratie, insiste Aimé Kabuya, mais également de permettre au monde entier de tisser de nouvelles relations économiques avec le Congo».

De son côté, Freddy Kabongo, président de la Communauté congolaise de la grande région de Toronto, s’adresse directement aux institutions gouvernementales et les pousse à dénoncer les actions de ces multinationales au Congo.

«Notre combat aujourd’hui est de faire tomber Kabila, tant sur le plan politique qu’économique; mais pour cela, nous avons besoin de l’aide des institutions canadiennes». Si la situation n’évolue pas, à Toronto comme ailleurs, de nouvelles marches et actions devraient voir le jour d’ici les prochaines semaines.

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